Cohorte des usager.e.s de PrEP au CeGIDD couvrant les 5 premières années - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Depuis 2016, le traitement préventif pré-exposition (PrEP) contre le VIH est utilisé en France. Son efficacité sur l'incidence des infections à VIH n'est plus à démontrer. Cependant, le suivi et l'adhérence des usager.e.s restent ses enjeux principaux. Le suivi et le renouvellement de la PrEP par les médecins généralistes restent très limités en France, avec une autorisation d'initiation en médecine générale survenue en 2021. L'objectif principal de l'étude était, après description des profils des usager.e.s, d'identifier les caractéristiques des perdu.e.s de vue.
Matériels et méthodes |
Une cohorte rétrospective des utilisateurs.e.s de PrEP a été constituée à partir de la base de données du logiciel du CeGIDD utilisé pour toutes les consultations entre le 30/06/2016 et le 30/06/2021. Les caractéristiques des usager.e.s ont été décrites à partir des données cliniques et administratives collectées. La perte de vue était définie par l'absence de consultations entre le 30/01/2021 et le 30/06/2021. Des analyses bivariées ont été réalisée avec une comparaison des courbes de survie à l'aide d'un test de log ranks. Les variables avec un p<0,2 ont été intégrées dans un modèle multivarié de survie suivant un modèle de cox.
Résultats |
Sur la période de l'étude, parmi les 20 328 consultations du CeGIDD (8 268 usager.e.s), 568 prepeur.se.s ont été inclus.e.s. L'âge médian à l'initiation était de 32 ans [16,0;80,0]. Cette population était essentiellement masculine et cis-genre, 46,8 % (N=568) des usager.e.s était en schéma de prise quotidienne et l'écrasante majorité déclaraient avoir des rapports exclusivement avec des hommes. Les usager.e.s de PrEP déclaraient en moyenne 19,2 [1; 400] partenaires annuel.le.s. Chez les usager.e.s de PrEP, des pratiques de chemsex étaient déclarées pour 12,9 % (N=568) dont 23,3 % (N=88) déclaraient pratiquer le slam. Le suivi médian des usager.e.s de PrEP était de 2,3 ans. La réalisation de consultations de réduction des risques par des acteurs communautaires (HR=0,39[0,28;0,54]), la déclaration d'effets indésirables (HR=0,50[0,32;0,78]), le fait d'être en couple (HR=0,55[0,41;0,74]) et l'existence d'un antécédent de syphilis (HR=0,63[0,45;0,89]) ou de violences sexuelles (HR=0,37[0,17;0,80]) sont significativement associés à une amélioration du suivi.
Conclusion |
L'accès à la PrEP aux populations exclus du soin et exposé au VIH semble fondamentale. Bien qu'un biais d'information ne puisse pas être exclus, l'existence d'une consultation par les acteurs communautaire est la variable associée à une persistance du suivi avec le plus de fiabilité. La prévalence du chemsex souligne également l'importance de la place des acteurs communautaires. Notre cohorte a également montré que les premiers mois du parcours de PrEP étaient les plus à risque de perte de vue.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S26-S27 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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