Augmentation de l'incidence de la tularémie en France : données de la déclaration obligatoire 2012-2021 - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
La tularémie est une zoonose ayant un cycle complexe, aux multiples réservoirs. Les humains sont infectés par contact direct avec le réservoir animal, par piqûre de tique ou au contact d'un environnement hydro-tellurique contaminé. Les personnes considérées à risque sont les chasseurs, les personnes exposées aux tiques et aux animaux de la faune sauvage dont les lagomorphes.
Matériels et méthodes |
Une analyse descriptive des données de la déclaration obligatoire de la tularémie a été faite sur la période 2012-2021, incluant les données démographiques, cliniques et d'expositions, afin d'en suivre les tendances.
Résultats |
Entre 2012 et 2021, 82 cas de tularémie étaient rapportés en moyenne chaque année, fluctuant entre 36 en 2013 et 137 en 2021, avec une tendance à l'augmentation sur la période. Avant l'année 2018, la région où étaient rapportés le plus de cas était le Grand-Est, mais en 2018, 2020 et 2021 il s'agissait de la Bretagne (jusqu'à 35% en 2021). Sur l'ensemble de la période, les formes ganglionnaires et ulcéro-ganglionnaires représentaient 70% des cas déclarés, mais les formes pleuro-pulmonaires ont augmenté au cours du temps atteignant 26% en 2021. Sur la période étudiée, les expositions à risque rapportées étaient un contact avec un animal domestique, d'élevage ou sauvage (74% des cas), avec de la terre (65%), une piqûre de tiques (23%). En Bretagne, les formes pleuropulmonaires étaient surreprésentées (allant jusqu'à 48% des cas en 2020), ayant pu être accentuée par une plus grande sensibilisation des médecins dans la région. Les expositions à risque étaient les mêmes que dans les autres régions exceptée une moindre proportion de cas rapportant une piqûre de tique (10% vs 26%). A ce jour, les investigations sur le terrain n'ont pas permis d'identifier de source d'exposition spécifique ou de cause à l'augmentation du nombre de cas et la modification des présentations clinique depuis 2018 en Bretagne. L'augmentation de l'incidence en 2021 était également observée en Occitanie, Grand-Est et Auvergne-Rhône-Alpes. En Occitanie, les investigations ont montré une augmentation ressentie de la densité de rongeurs autour des habitations ou dans l'environnement proche des cas. Des tentatives de piégeages de rongeurs ont été réalisées mais les investigations n'ont pas permis d'identifier de nouveaux facteurs de risque pour les personnes vivant dans les zones touchées.
Conclusion |
En 2018 et 2021, une augmentation importante du nombre de cas de tularémie a été notée en France. En Bretagne, les cas rapportés présentaient plus de formes pulmonaires que dans les autres régions, alors que les risques d'expositions semblaient comparables. Des investigations spécifiques au sein de la faune sauvage et de l'environnement dans les régions les plus touchées sont nécessaires afin de comprendre ces évolutions récentes et d'orienter les mesures de prévention pour les populations les plus exposées.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S18-S19 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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