Evolution de l'exposition au virus de l'encéphalite à tique au cours des cinq dernières années - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
L'encéphalite à tique (TBE) est une zoonose transmise à l'homme par piqure de tique du genre Ixodes et plus rarement par ingestion de produits laitiers non pasteurisés contaminés. Ces dernières années, l'épidémiologie de cette arbovirose a beaucoup évolué avec la découverte de nouveaux foyers de cas humains et de nouvelles zones de circulation du virus (TBEV), en Europe. Cette maladie est devenue à déclaration obligatoire en France, en juin 2021.
Nous avons analysé l'évolution des données d'exposition au virus des cas de TBE confirmés entre 2016 et 2021.
Matériels et méthodes |
De 2016 à 2021, plus de 3500 sérums ou LCR de patients suspects de TBE ont été testés (Serion ELISA classic TBE virus IgG/IgM). Afin de classer les patients positifs en IgM et IgG en cas confirmés les données cliniques et épidémiologiques ont été recueillies (critères ECDC). Les données d'exposition au TBEV (lieu, saison et source de contamination, activité professionnelle ou de loisir en lien avec l'exposition) ont été analysées.
Résultats |
En 5 ans,147 cas de TBE ont été confirmés par le laboratoire (28 en 2016, 17 en 2017, 22 en 2018, 24 en 2019, 35 en 2020 et 21 en 2021). Les patients étaient surtout des hommes (62 %) et l'âge médian était de 51 ans (7 – 87 ans). Le sex ratio et la répartition des classes d'âge sont stables. Si les 45-64 ans sont majoritaires (40 %), la proportion des 25-44 ans augmente (14 % en 2016 vs 38 % en 2021). Les proportions de cas autochtones (85 %) et importés (15 %) restent stables, hormis en 2017 (53 % de cas importés, p = 0,002). Les cas autochtones sont localisés en région Grand Est (67 %), Auvergne–Rhône Alpes (25 %) et Bourgogne-Franche Comté (8 %). La distribution géographique des lieux de contamination pour ces cas a significativement évolué (p = 0,001) avec une augmentation des cas en région Auvergne-Rhône Alpes à partir de 2019 (11,5 % en 2016 à 37 % en 2021). La distribution temporelle des cas est superposable sur les 5 ans, avec un pic épidémique en juin-juillet, mais des cas continus d'être diagnostiqués jusqu'en novembre depuis 2019. Si les contaminations par piqure de tiques restent majoritaires (61 %), les cas de contamination par ingestion de produits laitiers contaminés, rares en 2016 (14 %) ont significativement augmenté (p= 0.002) en 2020 (26 %) et 2021 (29 %). La source de la contamination n'a pas pu être documentée dans 17 % des cas. La part des contaminations dans le cadre d'un exercice professionnel (agricole ou forestier) reste faible au cours des 5 ans (7,5 %). Des activités sportives ou de loisir en forêt (promenades 46 %, randonnées 44 % et VTT 8 %) et des travaux de jardinage sont régulièrement pratiqués dans 68 % et 29 % des cas respectivement.
Conclusion |
Ces données témoignent de l'évolution de l'exposition au TBEV concernant l'âge des sujets, la zone géographique concernée et les modes de contamination et soulignent l'importance de la voie alimentaire.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S143 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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