La leptospirose ictero-hémorragique : à propos de 148 cas - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
La leptospirose, anthropozoonose causée par des bactéries du genre Leptospira, est ubiquitaire. L'être humain est l'hôte accidentel et l'animal (rongeurs) le réservoir principal. La contamination se fait par contact avec les urines des animaux infectés. Notre étude se propose de préciser les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, paracliniques, thérapeutiques, évolutives de la leptospirose et également de mettre en évidence les principaux facteurs pronostiques.
Matériels et méthodes |
Il s'agit d'une étude rétrospective descriptive et analytique portant sur 148 observations colligées dans notre service entre janvier 2010 et décembre 2019, Les données ont été recueillies suivant une fiche d'exploitation puis analysées par EPI INFO
Résultats |
La leptospirose représentait 1.52 % des admissions avec une moyenne de 15 cas par an. L'âge moyen était de 41 ans avec un sexe ratio H/F de 11,33. Des facteurs de risques étaient retrouvés chez 55,23 % des patients : 53,39 % avaient une profession à risque (18,24 % des vendeurs de volailles) et 36,48 % un contact direct avec un rongeur et 24,32 % un contact avec un milieu hydrique. Le délai moyen de consultation était de 8,1 jours et la durée moyenne d'hospitalisation de 7 jours. Dans 82.63 % des cas, le début était brutal avec fièvre (97.2 %), céphalées (56.7 %), myalgies (68,9 %), suffusion conjonctivale (48,6 %) et éruption cutanée (3,37 %). L'atteinte multiviscérale se résumait par un ictère cutanéo-muqueux (100 %) orangé flamboyant (46 %), une atteinte rénale (84,93 %), une atteinte neuroméningée (10,81 %), un syndrome hémorragique (50,67 %), une atteinte pulmonaire (17,03 %) et une atteinte cardiovasculaire (4,72 %).
Le bilan biologique avait retrouvé une hyperleucocytose (90.4 %), une thrombopénie (91,15 %), une insuffisance rénale (84,93 %), une cytolyse hépatique (73,38 %), une cholestase hépatique (71,59 %), une hyperbilirubinémie (100 %), une hypokaliémie (24,62 %), une hyponatrémie (47,01 %) et des troubles d'hémostase (29,01 %). La sérologie de Martin et Pettit était positive dans 32,94 % des cas et la majorité des serovars était à Leptospira icterohaemorrhagiae. Tous les patients avaient reçu une antibiothérapie (ceftriaxone dans 70,27 %) pendant 8,5 jours et un traitement symptomatique comprenant réhydratation (85,81 %), transfusion (23,12 %), dialyse (17.8 %) et ventilation mécanique en réanimation (2 cas). L'évolution a été marquée par des complications : détresse respiratoire (47,61 %), instabilité hémodynamique (38,09 %) et défaillance multiviscérale (14,28 %). La mortalité a été de 15.75 %. Sur les dix facteurs pronostiques mis en évidence par analyse univariée, seuls quatre ont été retenus par régression logistique : thrombopénie inférieure à 50 000 éléments/mm3, atteinte pulmonaire, créatininémie supérieure à 30 mg/L et hyperleucocytose supérieure à 20000 éléments/mm3.
Conclusion |
Le polymorphisme de la leptospirose rend son diagnostic et sa prise en charge difficile. Une meilleure connaissance du tableau clinique et des facteurs pronostiques permet d'améliorer son pronostic.
Aucun lien d'intérêt
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S142 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?