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Étude comparative des cas humains de leptospirose entre les îles de Mayotte et de La Réunion - 01/06/22

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2022.03.308 
A. Desmoulin 1, J. Rajaonarivelo 3, O. Maillard 4, L. Collet 2, MC. Jaffar-Bandjee 1, R. Blondé 2, P. Tortosa 3, L. Raffray 1
1 CHU de La Réunion, Saint Denis, La Réunion 
3 Unité mixte de recherche PIMIT, Sainte Clotilde, La Réunion 
4 Inserm CIC 1410, Saint Pierre, La Réunion 
2 Centre hospitalier de Mayotte, Mamoudzou, Mayotte 

Résumé

Introduction

La leptospirose est une zoonose ubiquitaire causée par les bactéries du genre Leptospira dont il existe différentes souches pathogènes. Peu de données existent en santé humaine évaluant la présentation clinique et la sévérité des cas en fonction des souches. Le but de ce travail était de comparer les cas humains de leptospirose entre Mayotte et La Réunion, deux territoires de forte endémie dont l'écologie bactérienne est très différente :L. interrogans étant majoritaire à La Réunion alors qu'il s'agit de L. borgpetersenii à Mayotte.

Matériels et méthodes

Il s'agit d'une étude rétrospective multicentrique (Mayotte et La Réunion) incluant tous les patients âgés de plus de 18 ans avec une leptospirose prouvée par PCR sur la période de janvier 2018 à avril 2020. Les données démographiques, cliniques et biologiques ont été recueillies. Le critère de jugement principal était la sévérité, définie selon un score composite prenant en compte le nombre de défaillances d'organe chez les patients hospitalisés. Pour les patients dont le plasma était encore disponible, le typage bactérien a été réalisé par technique MLST (MultiLocus Sequence Typing).

Résultats

Au total 493 patients étaient inclus : 221 à Mayotte et 272 à La Réunion, avec respectivement un âge moyen de 35 et 47,7 ans, une proportion d'hommes de 69 % et 92 % (p<0,001). A Mayotte 60 % (n=132) étaient hospitalisés, dont 18 cas en réanimation (8 %), et 33 étaient considérés sévères selon le score composite, avec 2 décès. A La Réunion une part plus importante de patients était hospitalisée : 229 (84 %) dont 148 cas de formes sévères, 127 admissions en réanimation (47 %) et 4 décès. Parmi les cas hospitalisés, il existait une proportion plus importante de cas définis comme sévères au sein des cas réunionnais : 65 % (148/229) vs 25 % (33/132), p<0,001, et ces cas avaient un nombre moyen de défaillances d'organe plus élevé : 3,2 ( ± 1,7) vs 2,2 ( ± 1,6) (p=0,002), et une durée de séjour plus longue : 8 vs 4 jours. Il existait une différence significative entre les 2 îles concernant le recours à l'épuration extra-rénale (Réunion 18 % vs 4 %, p<0,001), la survenue d'hémorragie alvéolaire (7 vs 1 %, p=0,002), l'emploi d'oxygénothérapie (24 vs 5 %, p<0,001). Les souches bactériennes ont été identifiées pour 102 patients/177 échantillons disponibles à La Réunion, et 48/59 pour Mayotte. L'espèce majoritaire à La Réunion était L. interrogans (79 %) puis L. borgpetersenii (21 %), tandis qu'à Mayotte on retrouvait L. borgpetersenii en majorité (42 %) puis L. mayottensis (25 %), L. kirschneri (21 %) et L. interrogans (12 %). Indépendamment de l'origine géographique, les patients infectés par L. interrogans avaient des taux plus élevés de défaillances d'organe, d'hospitalisation, d'admission en réanimation et de décès.

Conclusion

La gravité du tableau clinico-biologique des cas de leptospirose est plus marquée à La Réunion par rapport à Mayotte. Ceci semble s'expliquer par une proportion plus importante d'infections à L. interrogans.

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