Dépistage et prise en charge des perturbations du sommeil des PVVIH : Consensus Français de type Delphi - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Les perturbations du sommeil chez les PVVIH sont fréquentes mais insuffisamment prises en charge. En l'absence de recommandations spécifiques, une démarche de consensus national de type DELPHI a été initiée dans l'objectif d'établir des bonnes pratiques de prise en charge en pratique courante.
Matériels et méthodes |
Un Comité Scientifique (CS) pluridisciplinaire composé de 3 infectiologues, 2 psychiatres médecins du sommeil et 1 infirmière ETP a analysé une revue systématique de la littérature afin de formuler des assertions parmi différents domaines. Ces assertions étaient soumises entre novembre 2021 et février 2022 au vote indépendant et anonyme de médecins et infirmiers/psychologues recrutés sur leur forte expérience du suivi des PVVIH répartis sur l'ensemble du territoire Français.
Les votes sur chaque assertion étaient recueillis à l'aide d'une échelle de 1 « Pas du tout d'accord » à 9 « Tout à fait d'accord ». Le consensus était atteint lorsque plus de 75 % des scores étaient ≥ 7 et/ou que le score médian était ≥ 8. Les assertions n'ayant pas satisfait à ces critères étaient reformulées par le CS puis soumises à un second tour de vote.
Résultats |
Le CS a formulé 27 assertions réparties en 6 domaines : Dépistage, Investigation, Prise en charge de 1ère ligne, Recours au spécialiste, Traitement ARV, Prévention. Les votes ont mobilisé 42 médecins et 32 infirmiers/psychologues. Au 1er tour, 17/27 assertions (63 %) ont recueilli un consensus et ont été validées par le panel votant ; 1/27 a été retirée et 9/27 ont été reformulées par le CS. Au 2nd tour, 7/9 assertions reformulées ont atteint le consensus, soit un consensus final de 24/27 (89 %) des assertions.
Les votants font consensus pour une évaluation systématique détaillée de la quantité et de la qualité de sommeil de chaque PVVIH au moins une fois par an, idéalement avec une méthodologie commune à tout le service. En cas d'insomnie aigue, non améliorée par les règles d'hygiène du sommeil, l'adjonction temporaire d'un hypnotique peut être envisagée en prenant en compte interactions médicamenteuses potentielles et risque de dépendance. En cas de suspicion de syndrome des jambes sans repos, vérifier que la ferritinémie est > 100 ng/ml est recommandée avant adressage au spécialiste du sommeil. En cas de suspicion de perturbations du sommeil liées aux ARV, la possibilité de changer l'heure de prise et de changer de molécule au sein d'une même classe ont été approuvés.
Trois assertions n'ont pas atteint le consensus : Sortir du lit au bout de 20-30 minutes en cas d'insomnie, le rappel une fois par an des règles d'hygiène du sommeil à tous les PVVIH même en l'absence de perturbations et la prescription par le spécialiste VIH d'un traitement spécifique en cas de trouble anxieux et/ou dépressif avant adressage au spécialiste.
Conclusion |
Ce consensus de type DELPHI va permettre de fournir des recommandations pratiques de dépistage et de prise en charge des perturbations du sommeil des PVVIH et ainsi optimiser leur qualité de vie.
Liens d'intérêts déclarés |
C.A. : invitation à des congres et/ou orateur à des symposia et/ou membre de board pour ViiV Healthcare, Gilead, MSD et Janssen
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S135-S136 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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