Doravirine-lamivudine-tenofovir disoproxil fumarate : traitement post-exposition de choix ? - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Le traitement post-exposition (TPE) est l'un des outils majeurs de prévention du VIH pour les patients ayant eu une potentielle exposition virale < 48h avec un risque élevé. Le traitement préconisé correspond à l'association de 3 ARV dont 2 inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse associés à un 3ème agent. La doravirine (INNTI) existe actuellement sous forme fixe associé à la lamivudine et au tenofovir (DOR/3TC/TDF) depuis 2019 et n'a jamais été évalué dans le cadre du TPE. L'objectif de cette étude est d'évaluer le taux d'adhérence et la tolérance d'un TPE par DOR/3TC/TDF, et de comparer ces taux à ceux relatifs au traitement associant elvitegravir-cobicistat-tenofovir alafenamide-emtricitabine (EVG/c/TAF/FTC) qui était le TPE prescrit jusqu'en 2020 dans notre hôpital.
Matériels et méthodes |
Cette étude observationnelle rétrospective monocentrique a été réalisée dans notre service de maladies infectieuses entre le 1er janvier 2020 et le 31 septembre 2021. Les patients inclus consécutivement étaient des hommes et des femmes de plus de 18 ans, ayant consulté pour un accident d'exposition sexuelle au VIH, et pour lesquels un traitement par DOR/3TC/TDF (année 2021) ou par EVG/c/TAF/FTC (année 2020) était prescrit. Le recueil de données était réalisé grâce au logiciel de consultation, à partir de la visite initiale et de suivi. Le protocole a été soumis au règlement général de la protection des données. Concernant l'analyse statistique, le critère principal était le taux de complétude jusqu'à l'issue du traitement (28 jours). Le critère secondaire était la description d'effets secondaires par le patient. Ces résultats étaient exprimés en pourcentage. Un test du Chi-2 était réalisé entre les deux groupes de traitement.
Résultats |
Au total, 311 patients étaient inclus, dont 140 traités par DOR/3TC/TDF en 2021 et 171 traitées par EVG/c/TAF/FTC en 2020. Ces patients étaient en majorité des hommes (85,2 %). L'âge médian était de 30 ans (18 à 75 ans). Le taux de complétude était de 90/140 (64,3 %) dans le groupe DOR/3TC/TDF, et de 123/171 (71,9 %) dans le groupe EVG/c/TAF/FTC. En excluant les perdus de vue et les arrêts de traitement faisant suite à une réévaluation médicale tardive, ce taux de complétude est de 96,8 % (90/93) dans le groupe DOR/3TC/TDF, et de 94,6 % (123/130) dans le groupe EVG/c/TAF/FTC. Ces taux de complétude ne sont pas statistiquement différents selon le traitement reçu (p=0,15 et p=0,53 pour les 2 analyses respectivement). Un effet secondaire a été décrit pour 33,3 % (77/222) des patients. Il s'agit de 38 % (36/94) dans le groupe DOR/3TC/TDF, et de 29,7 % (38/128) dans le groupe EVG/c/TAF/FTC. Dans le groupe DOR/3TC/TDF, 3 personnes (2,1 %) ont arrêté le traitement du fait d'une mauvaise tolérance, et 7 (4,1 %) dans le groupe EVG/c/TAF/FTC. Aucun cas de séroconversion n'a été observé.
Conclusion |
Cette étude rétrospective est la première évaluant DOR/3TC/TDF comme traitement post-exposition. Son taux de complétude et sa tolérance semblent similaires au EVG/c/TAF/FTC. Du fait de son prix plus abordable et de sa bonne tolérance, il semble être une option thérapeutique à considérer dans le cadre de l'accident d'exposition potentielle au VIH.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S131-S132 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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