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Étude de la prévalence des hépatites B et C chez les migrants réguliers en France : données de l'étude STRADA (2017-2020) - 01/06/22

Doi : 10.1016/j.mmifmc.2022.03.248 
M. Duracinsky 1, I. Yaya 1, L. Yombo-Kokule 1, F. Thonon 2, O. Rousset-Torrente 1, F. Roudot-Thoraval 3, F. Lert 4, D. Zucman 5, P. Sogni 6, O. Chassany 1
1 Hôpital Hôtel-Dieu, AP-HP, Paris, France 
2 CNAM, Paris, France 
3 Université Paris-Est, Créteil, France 
4 Vers Paris sans sida, Paris, France 
5 Hôpital Foch/Université Xavier-Bichat Paris VII, Paris, France 
6 Hôpital Cochin, AP-HP, Paris, France 

Résumé

Introduction

Les migrants constituent les populations les plus affectées par le virus de l'hépatite B (VHB) ou C (VHC). En France, il existe peu de données sur la prévalence de des infections. L'objectif de cette étude était d'initier le dépistage des hépatites B et C (TROD) et d'évaluer la prévalence de l'infection par le VHB et le VHC chez les migrants en situation régulière qui se présentent pour leur visite médicale dans les directions territoriales de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII)

Matériels et méthodes

STRADA est une étude observationnelle multicentrique, réalisée entre 2017 et 2020 dans 21 centres de l'OFII. Les migrants ayant donné leur consentement à participer à cette étude ont rempli un questionnaire d'évaluation des risques suivi d'un test de dépistage rapide du VHB et du VHC (TROD). Des modèles de régression logistique multivariable ont été réalisés pour identifier les facteurs associés à l'infection par le VHB et le VHC.

Résultats

Au total 21133 migrants ont réalisé un TROD lors de leur visite à l'OFII, parmi lesquels 15284 (72,3 %) ont été inclus dans l'analyse du VHC, et 14917 (70,6 %) dans l'analyse du VHB.

Pour l'analyse du VHC, 62,9 % des participants étaient des femmes et 64,6 % avaient plus de 30 ans. La proportion de participants avec un test VHC positif étaient de 0,27 %. Les participants originaires de pays de forte prévalence du VHC (rapport de côte (RC) : 14,6 ; IC95 % : 3,08-261,21), ceux qui avaient un antécédent de transfusion sanguine (RC : 4,55 ; IC95 % : 1,91-9,62) et les femmes avec un antécédent de césarienne ou d'avortement (RC) : 7,29 ; IC95 % : 1,15-4,39) avaient une probabilité plus élevée d'avoir un test VHC positif.

La proportion de test VHB positif variait de 1,4 % (femmes) et 3,0 % (hommes). Etre originaire d'un pays de forte (RC : 6,65 ; IC95 % : 4,04-11,25) ou moyenne (RC : 5,06 ; IC95 % : 3,14-8,42) prévalence, avoir un antécédent hépatique (RC : 3,24 ; IC95 % : 1,63-5,88), avoir cohabité avec une personne souffrant d'une hépatite B (RC : 6,51 ; IC95 % : 3,8-10,67), ou avoir été vacciné contre le VHB (RC : 0,59 ; IC95 % : 0,4-0,85) étaient les principaux facteurs associés à un test VHB positif chez les femmes. Tandis que chez hommes, Etre originaire d'un pays de forte (RC : 15,29 ; IC95 % : 9,19-26,92) ou moyenne (RC : 7,29 ; IC95 % : 4,37-12,87) prévalence, avoir un antécédent hépatique (RC : 3,29 ; IC95 % : 1,59-5,11), ou de soins dentaires (RC : 0,65 ; IC95 % : 0,48-0,90), ou avoir été vacciné contre le VHB (RC : 0,58 ; IC95 % : 0,40-0,83) étaient les principaux facteurs associés à un test VHB positif.

Conclusion

A travers l'étude STRADA, la réalisation des TROD chez les migrants primo-arrivants en France a permis d'évaluer la prévalence des infections par le VHB et par le VHC dans cette population qui reste plus élevée qu'en population générale. Les migrants originaires de pays de moyenne ou de forte prévalence de VHC ou VHB ou ceux ayant un antécédent hépatique étaient les plus susceptibles d'avoir un test VHC ou VHB positif.

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Vol 1 - N° 2S

P. S114 - juin 2022 Retour au numéro
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