Les recommandations actuelles imposent le dépistage et le traitement de la colonisation urinaire avant une intervention chirurgicale urologique au contact de l'urine mais sans stratifier le risque selon la situation. L'objectif de cette étude était de définir les facteurs de risque pré-opératoires d'infections post-opératoires fébriles en chirurgie urologique.

Il s'agit d'une étude multicentrique, nationale et rétrospective incluant tous les patients opérés d'une chirurgie urologique nécessitant un dépistage de la colonisation urinaire entre janvier 2016 et avril 2021. Les critères de non-inclusions étaient : les patients opérés en urgence, sans ECBU pré-opératoire ou en cas de chirurgie combinée. Le critère de jugement principal est la survenue d'une complication infectieuse (infection du site opératoire ou infection urinaire fébrile définie par la survenue de fièvre en post-opératoire associée à un tableau clinico-radio-biologique évoquant une prostatite, une pyélonéphrite ou un urospesis) survenant dans les trente jours post opératoires. Les critères de jugement secondaires étaient la survenue d'autres complications non infectieuses ainsi que la survie à 30 jours. Étude enregistrée à la CNIL numéro : 2211250V0

Nous avons inclus 1795 patients dont les principaux types de chirurgie sont représentées dans la figure 1 ainsi que le nombre de complications infectieuses post-opératoire par chirurgie. Il a été relevé 76 infections postopératoires soit 4,2%. L'analyse univariée est représentée dans le tableau 1. Dans l'analyse multivariée (figure 2), les infections urinaires au cours des 12 mois précédents (OR 5,32 ; IC 95, 2,85-9,90 ; p <0,001), l'ECBU préopératoire positif (OR 2,00 ; IC 95 ; 1,10-3,62 ; p <0,02), l'ECBU préopératoire polymicrobien (OR 2,59 ; IC 95 1,13-5,50 ; p < 0,02) et la durée opératoire (OR 1,00 ; IC 95 , 1,00-1,01; p< 0,02) étaient des facteurs de risque indépendants d'infections post-opératoires fébriles.

Ces résultats préliminaires de notre étude montrent un taux global d'infections post-opératoires fébriles en chirurgie urologique de 4,2 %. Cette étude semble confirmer que l'ECBU polymicrobien est un facteur de risque d'infection au même titre que l'ECBU mono ou bimicrobien. Les inclusions sont toujours en cours pour définir au mieux ces facteurs de risque en fonction de chaque type de chirurgie urologique afin de pouvoir adapter par la suite nos moyens de prévention des infections urinaires post opératoire.

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