L'ano-rectite à Mycoplasma genitalium : une infection sexuellement transmise émergente - 01/06/22
Résumé |
Introduction |
Le pouvoir pathogène de Mycoplasma genitalium (MG) dans les anorectites infectieuses n'est pas clairement défini. Les recommandations européennes de 2021 conseillent de rechercher MG seulement chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) avec symptômes persistants et après exclusion des autres agents d'infections sexuellement transmissible (IST). De plus, l'émergence de souches de MG résistantes aux macrolides, estimée de 30 à 100% à travers le monde et à 42,1% en France en 2020 est particulièrement préoccupante. Le but de notre travail était d'évaluer la prévalence de MG et de sa résistance aux macrolides dans une cohorte de patients HSH présentant une anorectite infectieuse.
Matériels et méthodes |
Entre janvier 2018 et 2020 ont été inclus prospectivement, 365 patients présentant des symptômes d'ano-rectite. Nous avons recueilli les données démographiques, les antécédents médicaux, les informations cliniques, microbiologiques et thérapeutiques. Pour tous les patients, des prélèvements rectaux ont été réalisés. La recherche de Chlamydia trachomatis (CT) et Neisseria gonorrhoeae (NG) était effectuée par PCR de type GeneXpert (Cepheid, Sunnyvale, USA) et la recherche de MG et des mutations associées à la résistance aux macrolides (azithromycine) avec le kit ResistancePlus® MG Flex (SpeeDX, Australia).
Résultats |
Parmi les 365 patients présentant des symptômes d'ano-rectite, 315 résultats de PCR ont été collectés. MG a été détecté pour 46/315 patients (15%) ce qui est en accord avec les résultats rapportés dans les précédentes études portant majoritairement sur des patients asymptomatiques (1,6-19.5%). Parmi les prélèvements positifs, 60,8% (28/46) ont retrouvé MG comme seul agent pathogène. Pour 39,2% (18/46) des prélèvements positifs, MG était associé à NG, CT, NG+CT dans 11%, 24% et 2% des cas respectivement. Les mutations associées à la résistance aux macrolides ont été détectées pour 28/46 patients (61%) dans la suite des résultats du CNR en 2020 montrant une augmentation de l'antibiorésistance pour les souches de MG en France.
Conclusion |
Cette étude décrit MG comme un agent pathogène fréquemment retrouvé et responsable d'ano-rectites chez les patients HSH. Le taux élevé de résistance aux macrolides souligne l'importance de la détection combinée de MG avec la recherche de résistances aux antibiotiques. La stratégie de dépistage des IST anorectales pourrait à terme inclure la recherche de MG en première intention associée à la recherche de NG et CT.
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Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 1 - N° 2S
P. S10 - juin 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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