La loase considérée à tort comme une urticaire chronique spontanée - 24/05/22
Résumé |
Introduction (contexte de la recherche) |
Au total, 10 % des urticaires chroniques spontanées ont une forme profonde isolée. Cependant, des angiœdèmes récidivants doivent faire évoquer d’autres étiologies qu’il convient d’investiguer pour éviter des complications sévères.
Objectif |
Nous décrivons le cas d’angiœdèmes récidivants faisant découvrir une loase.
Méthodes |
Nous rapportons le cas d’une patiente de 23 ans, adressée pour initiation d’OMALIZUMAB pour une urticaire chronique spontanée résistante à la quadruple dose d’anti-histaminiques. Elle avait des angiœdèmes récidivants du visage et des avant-bras évoluant par poussées toutes les 2 semaines depuis 2 ans. Il n’y avait pas d’urticaire superficielle associée. La numération formule sanguine retrouvait une hyperéosinophilie à 3G/L et une sérologie anguillulose positive. La patiente rapporte un voyage au Cameroun en 2017. Avant même d’initier le traitement anti-parasitaire, elle se plaint de violentes douleurs oculaires avec la sensation de corps étranger. L’examen ophtalmologique met en évidence une filariose à Loa Loa.
Résultats |
La filariose à Loa Loa est une helminthose cutanée du groupe des némathelminthes, transmise par le chryops (taon) endémique en Afrique centrale dans les zones forestières. Les symptômes sont liés à la reptation sous la peau du ver adulte induisant des œdèmes fugaces douloureux touchant surtout les avant-bras appelés œdèmes de Calabar et à son passage sous la conjonctive avec photophobie, larmoiement, prurit oculaire. Le diagnostic se fait par un dosage de microfilarémie sanguine associée à une hyperéosinophilie. Des réactions croisées avec les autres helminthoses expliquent la sérologie anguillulose positive. Le traitement repose entre autre sur la diéthylcarbamazine (Notézine®) en milieu hospitalier.
Conclusions |
Une parasitose doit être évoquée devant des angiœdèmes isolés récidivants accompagnés d’une hyperéosinophilie et survenant à intervalles régulières. Une corticothérapie, souvent prescrite à tort dans les urticaires profondes, aurait pu être fatale, soulignant encore une fois l’importance de l’interrogatoire et d’un diagnostic bien posé pour une prise en charge adaptée.
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Vol 62 - N° 3
P. 326-327 - avril 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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