La dépression est fréquente à l'adolescence, période de vulnérabilité psychologique et biologique. On estime sa prévalence autour de 5 % sur 1 an et de 11 % sur la période adolescente, mais elle est, de plus, sous-diagnostiquée, en raison notamment de la diversité des tableaux cliniques chez les adolescents et d'un manque de formation des praticiens. Pourtant, l'enjeu est de taille, au vu des risques associés, aussi bien à court terme (suicide, retentissement scolaire et/ou social), qu'à moyen/long terme (rechute à l'âge adulte, évolution vers d'autres pathologies, notamment les troubles bipolaires). Les formes familiales sont fréquentes et à rechercher. Nous verrons que les facteurs de risque sont variés, aussi biens socioéconomiques qu'environnementaux, avec des influences génétiques également, et qu'ils s'inscrivent chez un sujet dont le fonctionnement psychique est marqué par les remaniements conflictuels qui agitent, parfois intensément, les adolescents. La prise en charge, psychothérapique seule ou accompagnée d'un traitement médicamenteux, se doit de toujours comprendre une évaluation fine et régulière du risque suicidaire.