Modèle global de fragilité et mortalité chez les patients âgés atteints de cancer : une approche par équations structurelles - 03/05/22
Résumé |
Introduction |
Certains paramètres gériatriques sont des facteurs pronostiques de la mortalité chez les patients âgés atteints de cancer, indépendamment des facteurs oncologiques. Cependant, les interactions et les relations causales entre facteurs dans leur effet sur la mortalité reste incertaine. Notre objectif était donc de proposer et tester la validité d'un modèle de fragilité vis-à-vis de la mortalité permettant de comprendre les effets directs et indirects des facteurs gériatriques et oncologiques sur la mortalité à court et moyen terme par une approche de modélisation en équations structurelles (SEM).
Methodes |
Nous avons analysés les données issues de la cohorte prospective multicentrique ELCAPA (ELderly CAncer PAtients), des patients âgés de ≥70 ans atteints d'un cancer, adressés à l'unité de coordination en oncogériatrie pour une évaluation gériatrique (EG), et recrutés entre 2007 et 2016. Six domaines gériatriques ont été étudiés : fonction et mobilité, nutrition, cognition, état thymique, comorbidités et polypharmacie et environnement social. SEM a été effectué avec la mortalité comme critère binaire. Le modèle a examiné la relation entre les 6 domaines gériatriques et leur influence, ainsi que le stade, le site du cancer et le traitement anticancéreux, sur la mortalité à 6 et 12 mois après l'EG. Les effets directs et indirects de chaque domaine gériatrique ont été estimés.
Resultats |
Au total 1434 patients ont été inclus dans l'analyse (âge moyenne, 80 ans ±5.6 ; femmes, 48% ; principaux sites de cancer : tract digestive (36%), urinaire et prostate (27%) et sein (17%). Les taux de mortalité à 6 et 12 mois étaient 32% [95% CI : 29%-34%] et 44% [95% CI : 42%-47%], respectivement. Des relations directes avec la mortalité à 6 et 12 mois ont été identifiées pour un état fonctionnel altéré (coefficient standardisé (SC) : 0,37 (P<0,001) et 0,32 (P<0,001), respectivement), un mauvais état nutritionnel (SC : 0,11 (P=0,005) et 0,14 (P = 0,001)), un environnement social défavorable (SC = 0,07 (P = 0,08) et 0,09 (P = 0,02)), le site, le stade et le traitement du cancer (Figure 1). Les effets des comorbidités, des troubles cognitifs et de la dépression sur la mortalité étaient médiés par l'état fonctionnel et nutritionnel.
Conclusion |
Les déficiences fonctionnelles et nutritionnelles étaient les facteurs pronostiques gériatriques les plus forts directement associé à survie globale à 6 et 12 mois chez les patients âgés atteints de cancer.
Mots clés Evaluation gériatrique ; Cancer ; Survie ; Modélisation en équations structurelles
Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 70 - N° S2
P. S93-S94 - mai 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.