Les travaux de Christina Maslach ont permis de concevoir le syndrome d'épuisement professionnel comme un processus de dégradation de la relation subjective au travail à travers trois dimensions : l'épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et la réduction de l'accomplissement personnel au travail. Les étudiants en médecine pourraient être touchés par ce syndrome qui est peu étudié au Maroc et dont la répercussion sur le vécu des étudiants peut être fatale. Notre objectif était d'évaluer la prévalence du burnout chez les étudiants en médecine à la Faculté de medecine et de pharmacie d'Agadir et d'identifier les facteurs associés.

Etude transversale et observationnelle, descriptive et analytique, menée entre le 15 et 30 juin 2021. menée auprès des étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie d'Agadir. Un autoquestionnaire anonyme a été crée sur google forms puis envoyé sur les groupes whatsup des étudiants. les données suivantes ont été recueillies et analysées : âge, sexe, statut marital, .......ainsi que le lieu de résidence. La participation était volontaire après consentement. L’épuisement professionnel (EP) a été apprécié grâce au questionnaire de Maslach (MBI) qui mesure les trois dimensions : épuisement émotionnel (SEP), déshumanisation (SD) et accomplissement personnel (SAP). L'analyse a été réalisée par logiciel SPSS13.0. Les variables qualitatives ont été décrites en effectifs et pourcentages puis comparées par test de khi2 ou Fischer exact selon les condition d'application de chacun des tests. Les variables quantitatives de distribution gaussiennes ont été décrites en moyenne et écart-type puis comparées par test d'anova à un facteur. Les variables quantitatives non gaussienne ont été décrites en mediane et intervalle interquartile puis comparées par test de Kruskal wallis.

Sur un total de 121 participants, il y avait une prédominance féminine à 70,2% et une moyenne d'âge de 19,91±1,79 ans. La majorité des étudiants ne consommaient pas des toxiques (95%), quatre étudiants (3,3%) étaient tabagiques alors que 8 étudiants (1,7%) consommaient occasionnellement de l'alcool. Dans notre échantillon 40,5% des étudiants(es) pratiquaient du sport, 19,8% des étudiants(es) avaient une alimentation saine, 11,6% avaient une alimentation déséquilibrée, presque 28,1% consommaient des vitamines, et 5% consommaient des boissons energisantes. Parmi les facteurs sociodémographiques etprofessionnels, l'analyse des facteurs statistiquement significatifs corrélés aux dimensions de burn-out a objectivé : une association statistiquement significative de l’épuisement émotionnel avec l'activité physique (p = 0,001) et avec la décision d'abandonner les études médicales (p = 0,019) ; une association statistiquement significative de la dépersonnalisation avec les substances consommées (p = 0,031), avec le type d'alimentation (p = 0,025) et avec la décision d'abandonner les études médicales (p = 0,008) ; et une association statistiquement significative de l'accomplissement personnel avec le niveau universitaire (p = 0,009).

En conclusion, cette étude montre que le Burnout chez les étudiants en médecine est une réalité ; par conséquent, la diffusion de programmes d'information et de prévention au profit des étudiants ainsi que des médecins est nécessaire.

Mots clés burn-out? ; étudiants en médecine ; santé mentale ; prévention ; covid19

Déclaration de liens d'intérêts Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts