La gonarthrose est une maladie dégénérative courante qui représente un lourd fardeau économique et sanitaire. Les traitements symptomatiques médicaux actuels comprennent les infiltrations intra-articulaires (IA) de corticoïdes (CO), dont l’efficacité et le profil de sécurité ne font pas l’unanimité.

Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature (RSL) et une méta-analyse d’essais comparatifs randomisés (ECR) évaluant les effets des infiltrations IA de CO dans la gonarthrose. Les effets des interventions sur la douleur et la capacité fonctionnelle ont été extraits des études individuelles et les différences moyennes standardisées (DMS) compilées ont été calculées.

Sur 520 études sélectionnées, 23 ont été incluses dans la RSL et 15 ont ensuite été prises en compte pour la méta-analyse. À court terme (≤6 semaines), nous avons observé une tendance à un effet supérieur des infiltrations IA de CO par rapport aux interventions témoins concernant la douleur (DMS −0,61 [IC 95 % −1,25 à 0,03]) et la capacité fonctionnelle (DMS −1,02 [IC 95 % −2,14 à 0,10]), tandis que l’analyse du suivi à long terme (≥24 semaines) montrait une tendance à la supériorité des traitements témoins (acide hyaluronique IA, anti-inflammatoires non stéroïdiens IA, physiothérapie) pour la douleur (DMS 0,68 [IC 95 % −0,11 à 1,47]) et la capacité fonctionnelle (DMS 0,88 [IC 95 % −0,36 à 2,12]). Aucune différence entre les interventions n’a été relevée à moyen terme (>6 semaines et <24 semaines).

Dans cette revue, les infiltrations IA de CO ont réduit la douleur et amélioré la capacité fonctionnelle peu de temps après l’administration (≤6 semaines) par rapport au placebo, mais ce résultat n’a pas atteint la significativité statistique pour d’autres comparateurs (acide hyaluronique IA ou physiothérapie). Il semble que d’autres interventions soient plus efficaces sur le long terme (≥24 semaines), mais cet effet est fortement influencé par des études individuelles ayant des ampleurs d’effet importantes.