Des troubles de la neuro-cognition sociale ont été observés auprès d’enfants d’âge scolaire souffrant d’épilepsie idiopathique généralisée (EIG), compromettant leur adaptation scolaire et sociale (Lassonde et al., 2000).

À partir d’une approche comparative, dresser les patterns de dysfonctionnements socio-cognitifs en évaluant les composantes affectives et cognitives de la théorie de l’esprit (TdE) auprès d’élèves tunisiens porteurs de l’EIG.

La population générale comprend 80 élèves, dont 15 EIG (M=9,33 ; σ=1,63), appariés à des enfants neurotypiques selon l’âge, le sexe et l’intelligence générale. L’ensemble a été évalué à partir de tâches mesurant les niveaux perceptuels et élaborés de la TdE affective, ainsi que le premier, second et troisième ordre de pensée de la TdE cognitive (Lancelot et al., en cours) et ceci à partir d’une adaptation tunisienne (Salhi, 2019).

Chez les enfants EIG, les analyses comparatives révèlent une altération de la reconnaissance des expressions faciales émotionnelles négatives et des performances déficitaires lors de l’attribution d’émotions à autrui. Sur les tâches cognitives, ils réussissent les traitements de bas niveaux, mais échouent aux niveaux les plus complexes de la mentalisation. Les corrélations significatives qu’ils enregistrent entre TdE de 1^er ordre et de haut niveau expliquent leur moindre sensibilité à la complexité de la tâche.

Nos résultats s’accordent avec les recherches internationales révélant une relative préservation des aspects perceptifs de la TdE affective et une altération des capacités d’attribution émotionnelle chez les enfants EIG. Pour la TdE cognitive, la littérature confirme la préservation des traitements de bas niveaux avec un déficit d’intégration des processus cognitifs de hauts niveaux (Catroppa et al., 2018).

Ce travail approfondit les connaissances sur les patterns de dysfonctionnements socio-cognitifs dans l’épilepsie infantile et ouvre la voie à de nouvelles perspectives de prise en charge thérapeutique non médicalisées.