Polyradiculonévrite aiguë et Covid-19 : à propos de 3 observations - 16/04/22

Résumé |
Introduction |
La polyradiculonévrite aiguë (PRNA) constitue la principale manifestation neurogène de la Covid-19. Nous soulignons à travers 3 observations son polymorphisme clinico-électro-physiologique et discutons ses mécanismes physiopathologiques.
Observation |
Nous rapportons 3 observations de patients âgés respectivement de 75, 83 et 68 ans ayant comme antécédent commun une infection récente à la Covid-19 avec une atteinte pulmonaire modérée chez deux d’entre eux, et admis pour une paraparésie proximale associée à un syndrome radiculo-cordonal pour le premier, une téraparesie flasque aréflexique avec diparésie faciale et détresse respiratoire pour le deuxième, et une ataxie associée à une ophtalmoplegie et une aréflexie chez le 3e. L’électro-neuromyogramme fut en faveur d’une polyradiculonévrite démyélinisante sensitivomotrice chez nos deux premiers patients et une polyneuropathie axonale sensitive chez le troisième patient. La ponction lombaire révéla une dissociation albumino-cytologique dans les 3 cas. Le bilan étiologique fut négatif en dehors d’une sérologie Covid-19 positive chez nos 3 patients. Les anticorps anti-GM1 étaient également positifs chez notre 3e patient. Un syndrome de Guillain-Barré a été retenu chez les deux premiers patients, et un syndrome de Miller Fisher a été retenu chez le troisième patient. L’évolution fut favorable sous immunoglobuline.
Discussion |
La polyradiculonévrite aiguë représente 21 % des complications neurologiques de la Covid-19. Cliniquement, elle est dominée par le syndrome de Guillain-Barré. Elle serait due à une surexpression des récepteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE) dans les cellules de Schwann et les oligodendrocytes centraux; ce qui suggère un envahissement viral direct des nerfs périphériques et de la myéline en dehors du mécanisme auto-immun. Nos observations se distinguent par une atteinte sensitive prédominante.
Conclusion |
Le lien de causalité entre la Covid-19 et la PRNA n’est plus à démontrer. Toutefois, l’analyse clinique et électro-physiologique de cette expression peut s’avérer intéressante pour mieux comprendre les mécanismes en cause.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Covid-19, Physiopathologie, Polyradiculonévrite
Plan
Vol 178 - N° S
P. S124 - avril 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.