L’existence d’une synthèse intrathécale des immunoglobulines G (SIT IgG) chez les patients atteints de la sclérose en plaques (SEP) constitue une aide au diagnostic. Cependant, son rôle pronostique n’est pas unanimement retenu.

Étudier l’influence de la SIT IgG sur l’activité et la progression du handicap au cours de la SEP récurrente rémittente (RR) définie.

Étude rétrospective (2006–2020) incluant des patients SEP RR avec un suivi minimal de 5 ans au service de neurologie de l’HMIMV Rabat, chez qui une recherche de la SIT IgG au moment du diagnostic a été réalisée. Les patients ont été subdivisés en deux groupes (SIT IgG positive et SIT IgG négative). Nous avons comparé à 5 ans les paramètres suivants : l’EDSS (Expanded Disability Status Scale), le taux annuel de poussées (TAP), l’aggravation radiologique (AR) et l’escalade thérapeutique (ET).

Un total de 102 patients ont été inclus. L’âge médian du diagnostic a été de 32 ans et le sex-ratio de 1,7. Une SIT IgG a été retrouvée dans 60 % des cas. La médiane de l’EDSS et du TAP ont été significativement plus élevées dans le groupe avec SIT IgG positive (p<0,001 et p=0,002 respectivement). L’AR et l’ET ont été plus fréquentes dans le même groupe (p<0,001). En analyse multivariée et en ajustant sur l’âge du diagnostic, le sexe et les symptômes initiaux, seule la SIT IgG a été associée à l’évolution de l’EDSS à 5 ans (p=0,003).

Le rôle de la SIT IgG dans la prédiction de la sévérité de la SEP reste controversé à travers de nombreux travaux de recherche. Selon notre cohorte, la SIT IgG semble être un puissant facteur prédictif d’activité et d’invalidité au cours de la SEP. Cela pourrait être utile pour les décisions thérapeutiques précoces.

La SIT IgG est associée, selon notre étude, à une forme plus sévère de SEP RR. Des études prospectives plus larges et multicentriques seront nécessaires pour conclure à son utilité pronostique.