Traumatisme cervical en coup de fouet : des concepts aux réalités - 01/01/03
M. Revel * *Auteur correspondant.
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Objectifs. - Faire le point sur un sujet de traumatologie et de rééducation devenu récemment un problème de santé publique très controversé.
Méthode. - Une recherche bibliographique sur la base de données Medline avec le mot clé Whiplash a été réalisée. Étaient sélectionnés les articles avec un résumé en français ou en anglais et permettant de faire le point sur l'accidentologie, la biomécanique, la démonstration de lésion, l'épidémiologie et les traitements.
Résultats. - À partir de 1664 références trouvées, 232 ont été analysées. Le mécanisme habituel de l'accident est un choc arrière entraînant chez les occupants du véhicule heurté une brutale extension cervicale basse avec flexion haute suivie d'une flexion globale. Dans près de 50 % des cas, le traumatisme est équivalent à celui obtenu dans des autotamponeuses. Les changements de vitesse sont rarement supérieurs à 15 km/h. Un appui-tête en regard du centre de gravité de la tête limite considérablement l'extension cervicale. Toutes les structures de la colonne cervicale peuvent être lésées et principalement les articulaires postérieures mais les lésions ont été seulement mises en évidence dans les traumatismes sévères. La variation de l'incidence entre les pays pourrait être liée à leur système médicolégal. Quoique subjectifs, les symptômes initiaux sont assez univoques suggérant un réel support anatomique ou fonctionnel mais la chronicité semble relever surtout de facteurs psychologiques et sociaux. L'association de : absence de douleurs postérieures médianes précises, absence d'intoxication, absence de troubles de la conscience, absence de signes neurologiques et de polytraumatisme a une valeur prédictive excellente de l'absence de lésions ostéo-articulaires. Hormis le stade 4 de la Quebec Task Force (0, aucun symptôme et aucun signe d'examen physique ; 1, plainte de douleur, raideur et sensibilité sans anomalie clinique ; 2, la cervicalgie s'accompagne d'une limitation objective des amplitudes cervicales et il existe des points douloureux à la palpation ; 3, la symptomatologie cervicale s'accompagne d'anomalies neurologiques (abolition d'un réflexe, déficit sensitif, déficit moteur) ; 4, les signes cliniques sont importants et il existe des lésions graves ostéo-articulaires (fracture ou luxation)), il faut éviter la mise en place d'un collier et mobiliser précocément le rachis cervical.
Conclusion. - Dans la plupart des traumatismes cervicaux en coup de fouet, la bénignité doit être affirmée rapidement, la mobilisation cervicale recommandée et les procédures d'indemnisation raccourcies au maximum.
Mots clés : Whiplash ; Biomécanique ; Diagnostic ; Litige ; Traitement.
Abstract |
Objectives. - To focus on a topic of traumatology and rehabilitation becoming recently a much debated public health problem.
Method. - A references search from Medline database with whiplash as keyword was carried out. Were selected articles with abstracts in french or english and focusing on accidentology, biomechanics, demonstrated lesions, epidemiology and treatments.
Results. - From 1664 references found, 232 were reviewed. The usual mechanism of crash is a rear-end collision inducing in the occupants of the bumped vehicle a sudden lower cervical spine extension with upper flexion followed by a global flexion. In nearly 50% of the cases, the stress occuring in the collision is comparable to that observed in bumper cars. The velocity changes are seldom up to 15 km/h. A headrest at the level of the center of gravity of the head restrict significantly the extension of the neck. Every structure of the cervical spine could be damaged and mainly the facet joints but the lesions were only demonstrated in severes traumatisms. The discrepancies in incidence among the different countries could be related to their medicolegal system. Although subjectives, the early symptoms are rather similar among patients suggesting true anatomical or functional disorders but the chronicity seems to be mainly related to social and psychological factors. The association of: no posterior midline cervical tenderness, no intoxication, normal alertness, no focal neurological deficit and no painful distracting injuries has a good predictive value of the lack of osteo-articular lesion on X-rays. Except the grade IV of the Quebec task Force (0, no symptom; 1, pain and stiffness; 2, neck complaint and physical signs; 3, neck complaint and neurological signs; 4, fracture or dislocation) the use of a collar should be avoided and the cervical spine should be mobilized.
Conclusion. - In most whiplash injuries, the mildness should be early stated, mobilization encouraged, and procedures of compensation shortened.
Mots clés : Whiplash ; Biomechanics ; Diagnosis ; Litigation ; Treatment.
Plan
Vol 46 - N° 3
P. 158-170 - avril 2003 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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