La prévalence du syndrome des jambes sans repos (SJSR) est variable chez les patients en insuffisance rénale terminale. Notre objectif était d’évaluer la prévalence du SJSR dans une population tunisienne d’hémodialysés chroniques (HD) et d’étudier ses facteurs associés.

Il s’agit d’une étude prospective transversale, colligeant des patients en HD depuis≥12 mois. Le diagnostic de SJSR était retenu devant un score de sévérité du SJSR≥5. La sévérité du SJSR était classée en quatre stades : légère (score de 5 à 10), modérée (11 à 20), sévère (21 à 30) et très sévère (31 à 40). D’autres troubles du sommeil (insomnie, somnolence diurne excessive), les données biologiques et les caractéristiques de l’HD ont été testés comme facteurs potentiels associés au SJSR (test de Chi²).

Nous avons inclus 45 patients d’âge moyen de 52±13 ans. La prévalence du SJSR était de 67 %. Le SJSR était sévère ou très sévère dans>50 % des cas. Le SJSR était associé à l’insomnie (p<0,001) mais pas à la somnolence diurne excessive. Il existait une relation significative entre le SJSR et l’horaire d’HD (le matin, p=0,03). Le SJSR a été significativement associé, d’une part à des faibles taux de ferritine, d’hémoglobine, de calcium et d’urée, et d’autre part, à des taux élevés de phosphore et d’hormone parathyroïdienne (p<0,05).

La prévalence du SJSR était élevée chez les patients tunisiens en HD. Les principaux facteurs associés étaient l’insomnie, l’horaire d’HD, l’anémie, la carence en fer, l’hypocalcémie, l’hyperphosphorémie et l’hyperparathyroïdie.