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Crise des opioïdes : la pratique rhumatologique augmente-t-elle le risque pour les patients ? Enquête nationale sur la prescription d’opioïdes par les rhumatologues et l’adhésion aux recommandations relatives à l’utilisation des opioïdes forts - 18/02/22

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.007 
Anne-Priscille Trouvin a, , Chouki Chenaf b, Marie Riquelme b, Emmanuel Curis c, Ioannis Nicolis c, Rose-Marie Javier d, Pascale Vergne-Salle e, Françoise Laroche f, Sophie Pouplin g, Nicolas Authier b, Serge Perrot a
a Centre d’évaluation et de traitement de la Douleur, hôpital Cochin; inserm U987; Université Paris Descartes, 75014 Paris, France 
b Université Clermont-Auvergne, CHU Clermont-Ferrand, Inserm, pharmacologie médicale/Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, observatoire français des médicaments antalgiques, institut Analgesia, 63001 Clermont-Ferrand, France 
c Laboratoire de biomathématiques, faculté de pharmacie de Paris, université Paris Descartes, 75006 Paris, France 
d Service de rhumatologie, CHU de Strasbourg, 67200 Strasbourg, France 
e Service de rhumatologie et Centre de la douleur, CHU de Limoges, 87000 Limoges, France 
f Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, hôpital Saint Antoine, Université Sorbonne, 75012 Paris, France 
g Service de rhumatologie, Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, CHU de Rouen, 76000 Rouen, France 

Auteur correspondant. GHU Paris Centre–hôpital Cochin, Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, Inserm U 987, 27, rue du Faubourg Saint Jacques, 75014 Paris, FranceGHU Paris Centre–hôpital Cochin, Centre d’évaluation et de traitement de la douleur, Inserm U 98727, rue du Faubourg Saint JacquesParis75014France

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Résumé

Points essentiels

La prescription d’opioïdes est un problème croissant. La douleur est le principal symptôme en rhumatologie, les opioïdes forts sont considérés comme ayant une efficacité modérée et ne sont pas recommandés en traitement de première ligne.
La plupart des rhumatologues adhèrent aux recommandations nationales. Lorsque prescrits, les opioïdes forts le sont pour de courtes périodes et à des doses moyennes de 36mg d’équivalent morphine par jour.
En France, grâce aux recommandations formulées depuis de nombreuses années par des rhumatologues, la majorité des membres de cette spécialité montre une bonne connaissance des recommandations relatives à la prescription d’opioïdes.
L’exemple de la France pourrait aider les autres pays touchés par la crise des opioïdes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Objectifs

Si l’on considère le vaste périmètre que couvre la rhumatologie et la prévalence de la douleur au cœur de cette spécialité, il nous a semblé nécessaire de mener une étude sur les habitudes de prescription dans le contexte de l’épidémie internationale des opioïdes et compte tenu de l’efficacité modérée des opioïdes forts dans le traitement des affections ostéo-articulaires chroniques. Nous avons comparé les pratiques de prescription d’opioïdes en rhumatologie française dans la douleur chronique non cancéreuse et proposé des recommandations de bonne pratique clinique.

Méthodes

Nous avons réalisé une étude transversale de la base de données de l’assurance maladie en France, incluant tous les patients âgés de 16 ans ou plus ayant reçu au moins un opioïde fort sur prescription d’un rhumatologue en 2015. Une enquête nationale auprès de tous les rhumatologues français a été réalisée en juin 2015 à l’aide d’un questionnaire en 47 items.

Résultats

Seuls 2,4 % des patients ayant reçu un opioïde fort en 2015 (n=700 946) avaient au moins une prescription d’un rhumatologue. Les rhumatologues prescrivaient davantage de morphine et significativement moins d’oxycodone et de fentanyl (p<0,00001) que les autres spécialistes. La dose journalière moyenne d’équivalent morphine prescrite par les rhumatologues à l’instauration du traitement était de 35,8mg. Le taux de réponse au questionnaire s’élevait à 33,7 %. La douleur aiguë d’origine musculosquelettique représentait le premier motif de prescription des opioïdes forts avec une réévaluation du traitement dans les deux semaines qui suivaient l’initiation pour 94,5 % des cas. En ce qui concerne l’efficacité, 80 % des rhumatologues rapportaient avoir interrompu le traitement en l’absence d’amélioration au terme de la période de test (moyenne=1,2 mois). Les rhumatologues formés à la prise en charge de la douleur étaient significativement plus susceptibles d’évaluer la douleur avant la prescription d’opioïdes forts (p=0,001), de contrôler l’efficacité thérapeutique dans un délai de trois mois (p=0,01) et d’identifier les facteurs de risque de mésusage à l’instauration du traitement (p<0,0001).

Conclusions

Pour soulager la douleur chronique non cancéreuse, les rhumatologues prescrivaient généralement des opioïdes pour une courte durée, à des doses réduites, majoritairement en adéquation avec les recommandations nationales. La formation à la prise en charge de la douleur influençait la prescription d’opioïdes par les rhumatologues.

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Mots clés : opioïdes forts, rhumatologie, habitudes de prescription, douleur non cancéreuse


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Vol 89 - N° 2

P. 145-152 - mars 2022 Retour au numéro
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