La phallopoièse antébrachiale est considérée comme la technique de référence en reconstruction pénienne totale. Cette technique permet la confection d’un phallus et d’un néo-urètre en un temps au prix de séquelles non négligeables du site donneur. Ainsi cette technique est dans certains centres remplacée par d’autres techniques comme le lambeau MSLD ou encore le lambeau ALT. Ces techniques nécessitent, néanmoins, dans les populations occidentales, l’adjonction d’une technique dédiée à la confection de l’urètre. Le lambeau scapulaire est une technique peu décrite dans la littérature permettant, comme le lambeau antébrachial, la création d’un phallus et d’un urètre en un temps selon la technique du « tube within tube ».

Le but de l’étude était de détailler cette technique, étudier sa vascularisation et adapter les mensurations du lambeau à une population occidentale.

Six dissections cadavériques ont été réalisées au laboratoire. L’injection intravasculaire de latex colorés a permis le repérage plus simple des vaisseaux d’intérêts et l’étude de l’arborescence vasculaire sous cutanée. Des lambeaux scapulaires de taille variable ont été levés afin d’adapter la taille à une population occidentale.

Six dissections ont été réalisées chez des sujets caucasiens. L’artère circonflexe scapulaire était constante et avait un diamètre moyen de 3,5mm (3,3mm–3,8mm). La longueur moyenne du pédicule était de 7,3cm (6,8cm–8,1cm). La taille des lambeaux a été adaptée au tissu sous cutané et des lambeaux d’au moins 14×16cm permettait la réalisation de la technique du « tube dans le tube ».

Le lambeau scapulaire est une technique de phallopoièse peu connue. Cette technique a pour avantage de permettre la réalisation de phallopoièse avec urétroplastie dans le même temps. Le pédicule est constant et de bon diamètre. De plus, les séquelles du site donneur sont minimes. En revanche le pédicule utilisé est court et le lambeau ne peut être réinnervé chirurgicalement. Néanmoins la restauration d’une sensibilité protectrice permet l’implantation d’une prothèse pénienne.

Antebrachial phalloplasty is considered as the standard technique in total penile reconstruction. This technique allows the creation of a phallus and a neourethra in one step at the cost of significant sequelae of the donor site. Thus, this technique has been replaced in some centers by other techniques such as the MSLD flap or the ALT flap. However, in Western populations, these techniques require the addition of a technique dedicated to the urethroplasty. The scapular flap is a technique that is not widely described in the literature and, like the antebrachial flap, allows the creation of a phallus and a urethra in one step according to the “tube within tube” technique.

The aim of the study was to detail this technique, to study its vascularization and to adapt the measurements of the flap to a western population.

Six cadaveric dissections were performed in the laboratory. Intravascular injection of colored latex allowed easier identification of the vessels of interest and study of the subcutaneous vascular tree. Scapular flaps of variable size were raised to adapt the size to a Western population.

Six dissections were performed in Caucasian subjects. The scapular circumflex artery was constant and had a mean diameter of 3.5mm (3.3mm–3.8mm). The mean pedicle length was 7.3cm (6.8cm–8.1cm). The size of the flaps was adapted to the subcutaneous tissue and flaps of at least 14×16cm allowed the “tube within tube” technique to be performed.

The scapular flap has the advantage of allowing phalloplasty with urethroplasty to be performed at the same time. The pedicle is constant and of good diameter. In addition, the sequelae of the donor site are minimal. On the other hand, the pedicle used is short and the flap cannot be surgically reinnervated. Nevertheless, the restoration of a protective sensitivity allows the implantation of a penile prosthesis.