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Psychotherapeutic interventions for cannabis use disorder. What do we know and what should we do? - 10/02/22

Les psychothérapies dans le trouble de l’usage du cannabis. Que sait-on et que devrait-on faire?

Doi : 10.1016/j.encep.2021.05.009 
M. Pouliquen a, b, c, M. Auriacombe a, b, c,
a University of Bordeaux, 33000 Bordeaux, France 
b Équipe phénoménologie et déterminants des comportements appétitifs, Sanpsy CNRS USR 3413, University of Bordeaux, 33076 Bordeaux, France 
c Pôle interétablissement d’Addictologie, CH Charles Perrens and CHU de Bordeaux, 121, rue de la Béchade, 33076 Bordeaux, France 

Corresponding author.

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Abstract

Background

Cannabis use disorder is the most commonly reported illegal substance use disorder and demand for treatment is growing worldwide.

Objectives

Our aim was to compare the two last Cochrane systematic reviews of the literature concerning psychotherapeutic and psychosocial interventions for cannabis use disorder to determine what new evidence emerged and how craving was considered as a treatment mediator.

Method

We extracted raw data from both reviews regarding their titles, objectives, methods and results. This information was analyzed by face validity to distinguish apparent differences from real differences. It enabled us to describe similarities and differences between reviews. We also screened both reviews looking for craving or related words.

Results

The objective and methods of both reviews were mostly similar. Although the second review covered a wider range of psychotherapies, including drug counseling and mindfulness-based meditation as an intervention group and minimal treatment as a control group. Five of the six studies included in the first review were also included in the second review. One study excluded from the first review was included in the last review that included an additional 17 studies published after the first review. The 2016 review performed a meta-analysis whereas the first review was descriptive. Both reviews supported the efficacy of motivational enhancement therapy and cognitive and behavioral therapy interventions with adjunction of contingency management for abstinence when possible. There was no relevant mention of craving in the 2006 review and very few in the 2016 review.

Conclusion

The methods and results of the last two Cochrane reviews on psychosocial interventions for cannabis use disorder were mostly similar. Consistent with other reviews on the same subject and reviews of psychotherapies for other substance use disorders, the 2016 review confirmed evidence already available in the 2006 review. Instead of confirming already confirmed evidence, future research is needed to determine if craving focused treatment would increase efficiency and how to maintain initial treatment outcomes long-term.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Contexte

Le cannabis est la substance illégale la plus consommée dans le monde. À ce jour, il n’y a pas de traitement pharmacologique validé pour l’addiction au cannabis. La prise en charge du trouble de l’usage du cannabis est centrée sur des interventions psychothérapeutiques. Deux revues de la littérature Cochrane ont été publiées à dix ans d’intervalle pour décrire les effets des interventions psychothérapeutiques et psychosociales dans l’addiction au cannabis.

Objectifs

L’objectif était de comparer les données des deux dernières revues systématiques de Cochrane concernant les interventions psychothérapeutiques et psychosociales dans l’addiction au cannabis, d’évaluer si le « craving » y était considéré comme un médiateur de l’efficacité du traitement et déterminer comment ont évolué les connaissances sur ce sujet au cours des 10 ans séparent les deux revues.

Méthodes

Nous avons extrait les données brutes des deux revues concernant leurs titres, objectifs, méthodes et résultats. Ces données ont été mises en forme dans un tableau afin de les comparer. Cela nous a permis de décrire les similarités et différences entre les deux revues. Pour chaque revue, nous avons également recherché l’occurrence du mot « craving » ou des synonymes dans le but de pouvoir classer les études en fonction de si l’intervention était ciblée ou non sur le « craving ».

Résultats

La comparaison des données a montré que les objectifs et la méthode des deux revues étaient similaires. Quatre interventions étaient communes aux deux revues: la thérapie cognitive et comportementale (TCC), l’entretien motivationnel (EM), la thérapie basée sur l’obtention d’un soutien social et le management des contingences. La revue de 2016 incluait également la méditation en pleine conscience et le « counselling ». Une des principales différences entre les deux revues était la présence d’une méta-analyse dans la revue de 2016, la revue de 2006 étant descriptive. La première revue de la littérature rapportait six études avec un total de 1297 participants alors que la deuxième revue rassemblait 23 études correspondant à 4045 participants. Cinq études étaient communes aux deux revues et leur analyse était similaire dans les deux revues. 17 nouvelles études étaient inclues dans la revue de 2016, représentant 2703 participants. Une seule étude de la revue de 2006, Sinha 2003, était exclue de la revue de 2016. Une seule étude inclue dans la revue de 2016, Roffman 1988, n’était pas inclue dans la revue de 2006 car cet article rapportait les résultats préliminaires d’une autre étude déjà inclue dans la revue de 2006, Stephens 1994. La revue de 2016 a confirmé les résultats de la première revue. Toutes les interventions étaient plus efficaces qu’un groupe contrôle. Même les interventions courtes peuvent être efficaces, mais la fréquence de l’intervention influence le résultat. Les données actuelles suggèrent l’utilisation d’une combinaison de TCC et d’EM avec adjonction de management des contingences pour l’abstinence lorsque cela est possible. Les interventions plus longues, définies par un minimum de quatre sessions ou ayant une fréquence plus élevée permettent d’obtenir de meilleurs résultats. Aucune mention du « craving » n’était faite dans la revue de 2006 et quelques rares occurrences du « craving » étaient notées dans la revue de 2016. Ces mentions ne permettaient pas de classer les interventions en fonction de leur prise en compte du « craving ». Dans les deux revues, la majorité des études portait sur les TCC et l’EM et peu d’études étaient disponibles sur des thérapies alternatives. Cet élément limite donc les conclusions concernant les autres types de psychothérapies. Tous ces éléments ont des implications importantes pour la pratique clinique. L’efficacité des psychothérapies est dépendante de la durée et de la fréquence de l’intervention. Par conséquent, pour la prise en charge de l’addiction au cannabis, une première intervention composée d’au moins quatre sessions serait recommandée. Si cette intervention s’avère insuffisante, augmenter sa fréquence ou sa durée ou bien la combiner avec une autre intervention seraient des stratégies pertinentes.

Conclusions

La méthode et les résultats des deux dernières revues Cochrane concernant le trouble de l’usage du cannabis étaient très similaires. Comme dans les autres revues sur le trouble de l’usage du cannabis et dans les revues sur les autres troubles de l’usage, la revue de 2016 a confirmé l’efficacité des TCC et de l’EM avec adjonction de management des contingences, déjà retrouvée dans la première revue. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si des interventions ciblant le « craving » peuvent augmenter l’efficacité et comment maintenir les résultats initiaux à long terme.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Keywords : Psychotherapy, Cannabis use disorder, Review, Treatment outcome

Mots clés : Psychothérapie, Trouble de l’usage du cannabis, Revue, Résultats


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