Enjeux éthiques en neuroréanimation - 03/02/22
Résumé |
La prise en charge du patient cérébrolésé grave à la phase aiguë pose des problèmes éthiques redoutables en raison de la spécificité de l'organe et de la difficulté du pronostic. Dans ces situations, l'application de la loi du 2 février 2016 et de l'article 37 du code de déontologie médicale est particulièrement difficile tant en ce qui concerne la prise en compte de l'expression anticipée de la volonté du patient et la délimitation de l'obstination déraisonnable que la prise en charge palliative. Une approche casuistique et une approche principiste (principes de Beauchamp et Childress : bienfaisance, non-malfaisance, autonomie et justice) spécifiques au patient cérébrolésé doivent se compléter pour contribuer à la prise de décisions. Concernant un éventuel arrêt des thérapeutiques actives, l'objectif est de pouvoir arrêter les traitements de supports vitaux sur la base d'une pronostication fiable et avant qu'ils ne soient plus nécessaires. Il faut donc développer la pronostication, qui reste très insuffisante actuellement (pas assez systématique, pas assez précoce), sans risquer de léser le patient ni la société. Il est maintenant bien établi que les patients sévèrement cérébrolésés présentant des troubles importants de la conscience peuvent souffrir. Cette souffrance passe souvent cliniquement inaperçue. En France, la loi du 2 février 2016 relative aux droits des patients et à la fin de vie dite « loi Claeys-Leonetti » et l'article 37 du code de déontologie médicale dans sa version du 3 août 2016 imposent une réponse adaptée à ce type de situation. Sauvegarder le meilleur intérêt du patient et garder la cohérence et la proportionnalité des soins sont les principes éthiques centraux tout au long de la prise en charge du patient sévèrement cérébrolésé.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Neuroréanimation, Éthique, Cérébrolésé grave, Pronostic neurologique, Arrêt des thérapeutiques actives, Don d'organes, Maastricht 3
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