Dénutrition du sujet âgé - 20/01/22
Résumé |
La dénutrition est très fréquente chez les sujets âgés. Elle concerne jusqu'à 10 % des sujets âgés à domicile, 38 % en institution et 70 % à l'hôpital. Elle est associée à une augmentation des infections, des chutes, des hospitalisations, de la dépendance et de la mortalité. La surveillance de l'état nutritionnel est donc un enjeu de santé publique. Elle repose principalement sur l'évaluation régulière du poids, le calcul de l'indice de masse corporelle (IMC) et l'examen des facteurs de risque de dénutrition. La perte d'autonomie et les troubles cognitifs majeurs sont particulièrement associés au risque nutritionnel. Les critères diagnostiques de la dénutrition ont été révisés par la Haute Autorité de santé (HAS) en novembre 2021. Le diagnostic de la dénutrition repose désormais sur l'association d'un critère phénotypique (perte de poids d'au moins 5 % en 1 mois ou 10 % en 6 mois ou depuis le début de la maladie, un IMC inférieur à 22 ou présence d'une sarcopénie confirmée) et d'un critère étiologique (réduction des prises alimentaires, malabsorption, situation d'agression liée à une pathologie avec ou sans syndrome inflammatoire). L'association entre l'IMC et la morbidité ou la mortalité est différente chez les sujets âgés par rapport aux sujets plus jeunes. Cela explique qu'une borne d'IMC plus haute soit proposée pour poser le diagnostic de dénutrition dans cette population. À l'inverse, le surpoids et l'obésité modérée semblent avoir moins d'impacts néfastes et parfois un effet protecteur chez les adultes plus âgés atteints de pathologies chroniques notamment. Cet obesity-paradox est toutefois à nuancer par la présence d'une sarcopénie. La recherche d'une perte de force et de masse musculaires associée à une diminution des performances physiques est donc un élément essentiel de l'évaluation nutritionnelle. La prise en charge nutritionnelle repose le plus souvent sur la renutrition orale. Elle répond à des objectifs nutritionnels spécifiques. L'introduction de collations, l'enrichissement de l'alimentation ou la prescription de compléments nutritionnels visent à augmenter les apports énergétiques au-dessus de 30 kcal/kg par jour et les apports protéiques au-dessus de 1,2 g/kg par jour. Cette stratégie doit s'accompagner d'une prescription d'activité physique adaptée et d'une supplémentation en vitamine D.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots-clés : Dénutrition, Sarcopénie, Obésity-paradox, Sujets âgés
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