Rôle de la transmission air lors d’un Cluster de cas Covid-19 en Pneumologie : investigation épidémiologique, analyse génomique et modélisation d’aérosols - 25/12/21
Résumé |
Introduction |
La pandémie COVID-19 a suscité de nombreuses inquiétudes quant aux risques de contamination croisée en milieu hospitalier. Les aérosols chargés de virus produits par les patients infectés peuvent se propager dans les pièces mal ventilées et mettre en danger les soignants et les patients non infectés [1 ].
Objectif |
Caractérisation du mode de transmission air de SARS Cov-2, lors de deux clusters Covid-19 en janvier et avril 2021 dans un service de Pneumologie.
Méthodes |
Quatre étapes d’investigations: (1) Enquête épidémiologique avec chronogramme du cluster; (2) Enquête environnementale: prélèvements d’air à la recherche de SARS Cov-2 et mesure de teneur en CO2; (3) Comparaison génotypique des souches de SARS Cov-2 des patients et des soignants; (4) Modélisation d’aérosols en 3 dimensions dans les chambres et couloirs du service. Différents scénarios à l’aide de cinq “patients” virtuels infectés par des particules de 3 microns, répartis dans le service. Le lâcher d’aérosols permet de voir où celle-ci se déplacent, en fonction d’ouverture ou de fermeture des portes et/ou fenêtres et de l’arrêt ou non de l’extraction d’air.
Résultats |
Au total, 31 cas nosocomiaux chez 14 soignants (23%) et 17 patients (39%). Un même profil génomique entre les souches patients. 9 parmi 35 contrôles d’air sont RT-PCR positifs (26%). Les cultures virales sont négatives. L’extraction d’air dans les chambres est très faible (6% en 70 secondes), vu le faible taux de renouvellement d’air=2,8 volumes/heure. La modélisation montre une ascension verticale d’aérosols vers le plafond suivi d’une dispersion le long des poutres froides des chambres puis stagnation du côté opposé au patient. Les aérosols diffusent dans les couloirs si les portes sont ouvertes. L’ouverture d’une fenêtre crée un appel d’air des autres chambres en moins de 76 secondes.
Conclusion |
Un taux de renouvellement d’air insuffisant avec un déficit d’extraction semble avoir contribué à la transmission air d’aérosols infectés aux soignants. L’absence de port de lunettes par les soignants et le non port de masque par les patients, ont eu un rôle d’accélérateur de la diffusion de la souche épidémique.
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Vol 14 - N° 1
P. 6 - janvier 2022 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.