La réhabilitation respiratoire (RR) est centrale dans la prise en charge de la BPCO, mais les effets à long terme et l’intérêt d’une RR répétée ne sont pas encore clairs surtout chez les non-répondeurs à un premier séjour. L’objectif de cette étude est d’évaluer l’effet de la RR à 12 mois et l’effet de la RR répétée.

Il s’agit d’une analyse rétrospective des patients BPCO admis pour 2 ou 3 séjours de RR au centre de réhabilitation respiratoire Dieulefit Santé, France, entre 2012 et 2017. La distance parcourue au test de marche de 6minutes (TM6) a été utilisée comme déterminant de la réponse fonctionnelle à la RR. Le gain de ≥30m était utilisé comme seuil de réponse.

Cent quatre vingt dix patients ont effectué 2 séjours de RR avec 12 mois de délais, et 62 patients ont effectué 3 séjours avec 12 mois de délais entre chaque deux. L’effet de la RR en termes de TM6 a été presque complètement perdu au bout d’un an. Le gain au TM6 après la seconde RR était moins important que le gain suite à la première RR (+65±30m post-RR1, +44±20m post-RR2 ; p=0,001) mais en restant un gain cliniquement significatif. Parmi les 149 répondeurs post-RR1, 44 (30 %) sont devenus non-répondeurs post-RR2. Parmi les 41 non-répondeurs post-RR1, 23 (56 %) sont devenus répondeurs post-RR2. Ces trajectoires ont été aussi observées chez les patients ayant effectué 3 séjours. Les patients les plus dyspnéiques et sous oxygénation de longue durée sont ceux qui restaient le plus non-répondeurs malgré la répétition des séjours (Figure 1)

Cette étude a montré que l’essentiel du gain au TM6 post-RR est perdu au bout d’un an, rendant la répétition d’une RR nécessaire. Il a également été démontré que les non-répondeurs à une RR initiale peuvent bénéficier de programmes de RR subséquents. Cependant, certains patients n’ont pas bénéficié d’aucune RR et ont probablement besoin d’une prise en charge spécifique.