Foisonnement imaginaire et délire paraphrénique dans La Tempête de Shakespeare - 03/12/21
Imaginary proliferation and paraphrenic delusion in Shakespeare's Tempest
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Résumé |
Objectif |
Rendre compte, à travers la figure de Prospero (le « magicien » de La Tempête de Shakespeare) de la spécificité clinique de la paraphrénie fantastique : imaginaire débordant, luxuriance du délire aux thématiques fantastiques et cosmiques, « diplopie » entre le monde imaginaire et le monde réel (H. Ey), dimension mégalomaniaque, etc.
Méthode |
Une revue de la littérature nous donnera les éléments essentiels pour appréhender la singularité et la personnalité de Prospero. Ces éléments nous amèneront logiquement à dire quelques mots sur la paraphrénie – et, plus spécialement, dans sa forme dite « fantastique » – en prenant nos références à la fois dans le champ de la psychiatrie (H. Ey) et celui de la psychanalyse (J. Lacan). Nous terminerons enfin en mettant l’accent sur deux aspects fondamentaux de la paraphrénie qui apparaissent assez clairement chez Prospero : l’identité d’exception, et le foisonnement imaginaire.
Résultats |
Si le personnage de Prospero, bien entendu, ne peut être considéré comme un « cas » clinique, la complexité du personnage, l’intelligence de Shakespeare, son sens de l’observation « clinique », nous invitent à lire La Tempête comme le délire paraphrénique d’un duc détrôné, animé par la vengeance, persuadé de commander aux Esprits et à la Nature. En outre, on saisira également le « pouvoir » du délire paraphrénique, en ce qu’il permet de mettre à distance et de contrôler un Autre persécuteur.
Discussion |
La discussion porte sur ce qui viendrait signer la structure de la paraphrénie fantastique d’un point de vue psychiatrique et psychanalytique, entre autres, la formation d’une identité d’exception aux couleurs mégalomaniaques, la toute-puissance et l’omnipotence, la « diplopie » du monde réel et du monde imaginaire, le foisonnement imaginaire, la luxuriance du délire, le « consentement à la jouissance de l’Autre » (Maleval).
Conclusion |
Shakespeare nous a donné, dans son œuvre immense, une palette importante de « personnages psychopathiques à la scène » – pour reprendre un titre de Freud – avec une finesse « clinique » quasi inégalée. C’est le cas pour Le roi Lear, pour Othello, Macbeth, Hamlet, Richard III, Timon d’Athènes, Titus Andronicus, et bien d’autres encore. Prospero, à notre sens, peut s’inscrire dans cette lignée. L’« hypertrophie du Moi », le foisonnement imaginaire, les thématiques grandioses déployées, le démiurge et le théurge incarnés donnent le sentiment – avec nos repères actuels – d’assister en un certain sens au développement d’une paraphrénie fantastique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Objectives |
To show, through the figure of Prospero (the “magician” of the Shakespeare's Tempest) the clinical specificity of fantastic paraphrenia: overflowing imaginary, luxuriance of delusion with fantastic and cosmic themes, “diplopia” between the imaginary world and the real world (H. Ey), megalomaniac dimension, etc.
Method |
A review of the literature will give us the essential elements to understand the singularity and personality of Prospero. These elements will logically lead us to say a few words about paraphrenia–and especially in its fantastic form–by taking our references both in the field of psychiatry (H. Ey) at the same time in the field of psychoanalysis (J. Lacan). Finally, we will conclude by emphasizing two fundamental aspects of paraphrenia that appear quite clearly in Prospero: the “exceptional” identity, and the imaginary proliferation.
Results |
If the character of Prospero, of course, cannot be considered a “clinical” case, the complexity of the character, the intelligence of Shakespeare, his sense of “clinical” observation, invite us to read The Tempest as the paraphrenic delusion of a dethroned Duke, driven by vengeance, persuaded to command Spirits and Nature. In addition, the “power” of paraphrenic delusion will also be grasped, in that it allows do distance, and to control an Other persecutor.
Discussion |
The discussion concerns what is signing the stucture of “fantastic paraphrenia” from the psychiatric's and psychoanalytic's point of view, among other things the formation of an “exceptional” identity with megalomaniac colors, omnipotence, “diplopia” between the real world and the imaginary world, the imaginary proliferation, the luxuriance of the delusion, the “consent to the enjoyment of the Other” (Maleval).
Conclusion |
Shakespeare has given us, in his immense work, an important view of “psychopatic characters on stage” – to use a Freud's title – with an almost unmatched “clinical” fineness. This is the case for King Lear, for Othello, Macbeth, Hamlet, Richard III, Timon of Athens, Titus Andronicus, and many others. Prospero, in our opinion, can be part of this lineage. The “hypertrophy of the Self”, the imaginary proliferation, the grandiose themes unfolded, the demiurge and theurge incarnated give the feeling – with our current landmarks – to assist in a certain sense to the development of a fantastic paraphrenia.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Délire, Historique, Imaginaire, Paraphrénie, Psychanalyse, Psychiatrie, Shakespeare, Théâtre
Keywords : Delusion, History, Imaginary, Paraphrenia, Psychoanalysis, Psychiatry, Shakespeare, Theatre
Plan
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Vol 179 - N° 10
P. 895-900 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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