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Fractures vertébrales et calcifications aortiques abdominales dans une cohorte de patients porteurs d’une gammapathie monoclonale - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.091 
H. Racape 1, E. Legrand 2, B. Bouvard 2,
1 Rhumatologie, Centre Hospitalier du Mans, Le Mans 
2 Rhumatologie, Centre Hospitalier Universitaire d’Angers, Angers 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

De nombreuses études ont attesté du lien entre maladies cardiovasculaires et fractures vertébrales. L’association entre calcifications aortiques abdominales (CAA), marqueur indépendant du risque cardiovasculaire et fractures vertébrales est moins certain dans la littérature. Si l’existence d’une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS) est liée à un surrisque de fracture vertébrale, sa relation avec les CAA n’est pas connue. L’objectif de ce travail était d’analyser le lien entre sévérité des CAA et la survenue de fractures vertébrales dans une cohorte de MGUS et de rechercher l’impact du type de gammapathie sur ces 2 facteurs.

Patients et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective de patients issus d’une cohorte de sujets porteurs d’une MGUS. Les sujets ont été inclus dans la cohorte entre janvier 2008 et juin 2021. À l’inclusion, chaque patient a eu une évaluation complète de sa MGUS, un recueil des antécédents cardio-vasculaires et des facteurs de risque de fragilité osseuse, des radiographies du rachis dorso-lombaire et une ostéodensitométrie (DXA). Les patients ont été revus ensuite tous les 3 à 5 ans avec de nouvelles radiographies. Les CAA ont été évaluées sur les radiographies du rachis de profil par le score de Kauppila modifié (AAC24)1. Les patients ont ensuite été classés en 2 groupes : le groupe avec CAA peu sévères (AAC24 score<6) et le groupe avec CAA sévères (score AAC246).

Résultats

Cinq cent patients ont été inclus dans cette étude (43 % d’homme, âge moyen de 67,7 ans, IMC moyen 26,5kg/m2). 349 patients avaient un score AAC24 peu sévère et 151 un score AAC24 sévère. Les patients avec un score AAC sévère étaient significativement plus âgés, avaient significativement plus d’hypertension, de diabète, un tabagisme actif ou sevré et une maladie cardiovasculaire. Il n’y avait pas différence entre homme et femme sur le score de calcification. La prévalence des fractures vertébrales au diagnostic était de 18,4 %, avec 40 fractures dans le groupe CAA non sévère (11,5 %) et de 34,4 % avec 52 fractures dans le groupe CAA sévère (p<0,05). Le fait d’avoir un score AAC24 sévère était associé à 2,9 fois plus de risque d’avoir une fracture vertébrale au diagnostic par rapport au groupe AAC24 non sévère (IC95 % 1,45–5,97, p 0,003), après ajustement sur les facteurs de risque cardiovasculaires et d’ostéoporose, ainsi que sur la densité minérale osseuse. Trois cent treize patients ont eu au moins une consultation de suivi, sur une durée moyenne de suivi de 38 mois (±6). L’incidence de fracture vertébrale au cours du suivi était de 8 %, et n’était pas significativement associé au score AAC24, après ajustement sur l’existence d’une fracture vertébrale initiale. L’isotype de chaîne légère kappa était associé, comparé à l’isotype lambda, à un risque plus important de fracture vertébrale prévalente (OR 2,08, IC95 % 1,28–3,38) et incidente (OR 2,64, IC95 % 1,09–6,41) sans relation avec le score de calcification.

Discussion

L’absence de relation entre AAC24 et les fractures vertébrales incidentes peut être expliquée par un manque de puissance, une durée de suivi limitée, ainsi que par l’ajustement sur les fractures prévalentes (non réalisée dans la plupart des études).

Conclusion

Cette étude confirme, dans une cohorte de patients avec MGUS, l’association entre calcifications aortiques abdominales et fractures vertébrales prévalentes dans les deux sexes, sans relation avec les isotypes de chaîne lourde et de chaîne légère de la gammapathie.

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Vol 88 - N° S1

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