Cohorte française du syndrome COPA - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Le syndrome COPA est une maladie auto-inflammatoire, récemment classée dans le groupe des interféronopathies de type I, causée par des mutations hétérozygotes du gène COPA. Son phénotype clinique proche du SAVI (STING-associated vasculopathy with onset in Infancy) s’explique par une physiopathologie commune au sein de la signalisation des interférons (IFN) de type I. Le syndrome COPA est rare (moins de 60 patients décrits) et caractérisé par une pénétrance clinique incomplète. L’objectif de notre travail était de décrire la première cohorte française de patients atteints d’un syndrome COPA.
Patients et méthodes |
Les données clinico-biologiques et histologiques ont été recueillies chez tous les patients. La concentration de la protéine IFN alpha a été dosée par technique ELISA digital et l’expression des gènes stimulés par l’IFN (signature IFN) ont été mesurées.
Résultats |
Dix individus porteurs de mutations pathogéniques de COPA, dont 2 asymptomatiques, ont été inclus. Les patients symptomatiques (n=8, sexe ratio 1 :1) avaient avec un âge médian au diagnostic de 6,5 (1–50) ans. Cinq (62,5 %) patients avaient une atteinte pulmonaire, à savoir une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) associée à une hémorragie intra-alvéolaire (HIA) chez deux patients, une HIA isolée chez 2 patients et une PID isolée chez un patient. La moitié des patients avait une atteinte articulaire principalement à type de polyarthralgies chez 3 patients. Une patiente présentait un tableau de polyarthrite isolée répondant aux critères d’arthrite juvénile idiopathique (AJI) à facteur rhumatoïde (FR) positif. Une atteinte rénale était observée chez 2 individus. Des signes non décrits jusqu’à présent ont été notés, notamment une cardiopathie hypertrophique et un vitiligo. Les histologies pulmonaires et rénales étaient conformes à la littérature. La plupart des patients (80 %) avaient des autoanticorps (antinucléaires, ANCA et FR). Tous les patients testés avaient un taux d’IFN alpha et une signature IFN élevés. Trois quarts des patients étaient traités par corticoïdes et immunosuppresseurs, trois (37,5 %) patients par biothérapies et deux (25 %) patients sont traités par inhibiteurs de JAK1/2.
Discussion |
Notre description de la première cohorte française de patients COPA, tout en confirmant les trois atteintes typiques (pulmonaire, rénale et articulaire), met en avant la survenue d’une atteinte d’organe isolée et décrit de nouvelles manifestations. Du fait de la possibilité de thérapeutiques ciblées existantes (inhibiteurs de JAK) ou potentielles dans le futur, il est nécessaire d’explorer la voie IFN en cas d’atteinte évocatrice, même en l’absence de cas familiaux.
Conclusion |
Le syndrome de COPA doit être évoqué devant un tableau d’AJI en cas de positivité du facteur rhumatoïde, en présence d’atteintes extra-articulaires (pulmonaire et rénale), d’antécédents familiaux et/ou de maladie sévère résistante aux traitements immunosuppresseurs habituels.
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Vol 88 - N° S1
P. A59 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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