S'abonner

Sarcopénie chez les patients atteints de myosite : un marqueur de dommage associé au handicap - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.090 
G. Margherita 1, , A.L. Charles 2, D. Levy 3, M. Pizzimenti 2, L. Debrut 2, R.M. Javier 4, B. Geny 5, A. Meyer 1
1 Service de physiologie/ur3072/centre de référence des maladies autoimmunes rares, Hôpitaux Universitaires Strasbourg, Strasbourg 
2 Crbs, UR3072 Mitochondrie, stress oxydant et protection musculaire, Strasbourg 
3 Physiologie/centre de référence des maladies autoimmunes rares, Hôpitaux Universitaires Strasbourg, Strasbourg 
4 Rhumatologie, hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg 
5 Service de physiologie/ur3072, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les myosites sont des maladies caractérisées par une inflammation et une faiblesse musculaire. Même quand la maladie n’est plus active, une faiblesse résiduelle peut persister qui est associée au handicap (“dommage” musculaire). À l’heure actuelle, il n’y a pas de biomarqueur du dommage au cours des myosites. La sarcopénie est une pathologie caractérisée par une diminution de la force et de la masse musculaire, qui est associée à une diminution de la qualité de vie et une surmortalité.

Le but de cette étude était d’évaluer la prévalence et la signification de la sarcopénie chez les patients atteints de myosite.

Patients et méthodes

Les patients adultes atteints de myosite (critères ACR/EULAR 2017) avec durée de maladie >12 mois, CK <500U/I et traitement stable depuis ≥6 mois ont été inclus. La masse musculaire a été mesurée par absorptiométrie biphotonique (DXA) et la force de préhension par dynamomètre. La présence de sarcopénie a été établie selon les critères EWGSOP2.

Résultats 30 patients (66,7 % de femmes), âgés de 61 ans (50,5–71,0), atteints de dermatomyosites (DM, n=4), myopathie nécrosante autoimmune (MNAI, n=9), syndrome des anti-synthétases (SAS, n=9) ou scléromyosite (SM, n=8) depuis 4,7 ans (2,8–8,3) ont été inclus. Une sarcopénie a été mise en évidence chez 5 patients (16,7 %) atteints de MNAI (n=3), DM (n=1) et SM (n=1) (p=0,06). Par rapport aux non-sarcopéniques, les patients sarcopéniques étaient plus âgés (73,4 ans [66,2–80,5] vs 58,7 ans [44,2–79,6], p=0,03), avaient une durée de maladie plus importante (7,3 ans [5,3–11,8] vs 4,3 [2,7–8,3], p=0,1), une durée plus élevée d’augmentation des CK (449jours [169,8–954] vs 255,5 [124–872,8] p=0,6) et un taux maximum de CK plus élevé (6000U/l [2205–7000] vs 1636 [900–4457] p=0,1). Ces patients avaient plus fréquemment une atteinte cardiaque (50 % vs 4 %, p=0,04).

Au diagnostic de la sarcopénie, ces patients étaient plus faibles (MMT-12 201 [196,8–206,8] vs 213 [207–217,5], p=0,02), leurs performances physiques étaient moindres (test de marche de 6minutes (TM6) 50 % de la valeur normale [30–60] vs 90 % [80–100], p=0,003 ; et nombre de flexions à partir de la position accroupie en 30 secondes 4,5 [1–6,5] vs 14 [11–17,5], p=0,005) ; le temps pour boire un verre d’eau était aussi plus important chez les sarcopéniques (23,5 secondes [19–28,8] vs 10 [7–23,5] p=0,04) même s’ils ne rapportaient pas de dysphagie. Le handicap était plus important chez ces patients sarcopéniques (HAQ 1,4 [0,8–2] vs 0,6 [0,2–1], p=0,04).

La masse musculaire corrélait de façon positive avec le MMT-8 (ρ=0,5, p=0,01), le MMT-12 (ρ=0,5, p=0,004), le nombre de flexions à partir de la position accroupie en 30 secondes (ρ=0,7, p=0,0003), le TM6 (ρ=0,5, p=0,01) ; et de façon négative avec le temps pour boire un verre d’eau (ρ=−0,6, p=0,002).

Conclusion

La mesure de la masse musculaire par DXA est utile pour l’évaluation du dommage musculaire des myosites. La sarcopénie est associée au dommage et au handicap dans ces maladies.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2021  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 88 - N° S1

P. A59-A60 - décembre 2021 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Cohorte française du syndrome COPA
  • C. David, B. Bader-Meunier, A. Belot, S. El khalifi, C. Thumerelle, M. Wislez, Y. Crow, N. Nathan, M.L. Frémond
| Article suivant Article suivant
  • Fractures vertébrales et calcifications aortiques abdominales dans une cohorte de patients porteurs d’une gammapathie monoclonale
  • H. Racape, E. Legrand, B. Bouvard

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.