Rôle de la capacité intrinsèque dans le risque de fracture après chute : construction et analyse d’un score à partir d’une cohorte de sujets ayant chuté - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Le rapport mondial sur le vieillissement et la santé paru en 2015 définit la capacité intrinsèque par l’ensemble des capacités physiques et mentales d’un individu. Un développement et un maintien des capacités fonctionnelles, déterminées par l’interaction et l’association de la capacité intrinsèque avec l’environnement d’un individu, permet le bien-être à un âge avancé. La capacité intrinsèque est constituée de 5 domaines : cognitif, vitalité, locomotion, psychologique et sensoriel. L’OMS ne fournit pas de calcul standardisé du score de capacité intrinsèque et peu d’études ont été publiées à ce sujet. L’ostéoporose est un enjeu de santé publique et les fractures sont associées à des conséquences dévastatrices. L’objectif principal de cette étude est de construire un score de capacité intrinsèque avec une pondération de ses domaines et de rechercher un lien entre ce score et le risque de fracture dans une population de chuteurs.
Matériels et méthodes |
Cent soixante-trois patients ont été inclus à partir d’une étude cas-témoins. Ces patients étaient âgés d’au moins 55 ans et étaient victimes d’une chute de faible cinétique compliquée ou non de fracture du membre supérieur (humérus, coude, poignet), inférieur (tibia, fémur, cheville) ou du bassin. Pour le domaine cognitif nous avons choisi le MMSE et le TMT B-A. La force de préhension, un score de sédentarité et d’activité physique s’intégraient dans le domaine locomoteur. Le domaine de la vitalité était composé de l’albumine, la créatinine et l’IMC. Le domaine psychologique était représenté par l’échelle de dépression MADRS et le domaine sensoriel par l’acuité visuelle. Nous avons utilisé un test de régression logistique univarié puis multivarié pour la pondération des domaines et le calcul du score de capacité intrinsèque. Avec une courbe ROC, nous avons défini une valeur seuil de score de capacité intrinsèque à −100 et les performances diagnostiques ont été calculées.
Résultats |
Les paramètres significativement associés à une augmentation du risque de fracture après une chute en régression logistique multivariée sont la force de préhension (p=0,004) avec un OR ajusté à 0,931 (IC95 % [0,887–0,977]), le score de sédentarité (p=0,024) avec un OR ajusté à 1,058 (IC95 % [1,008–1,112]), la créatinine (p=0,001) avec un OR ajusté à 0,963 (IC95 % [0,943–0,984]), et le TMT B-A (p=0,026) avec un OR ajusté à 1,015 (IC95 % [1,002–1,028]). Le score de capacité intrinsèque de notre étude a une sensibilité de 61 %, une spécificité de 79 %, une valeur prédictive positive de 84 % et négative de 51 % pour un seuil de score de capacité intrinsèque à −100. L’Aire sous la courbe est de 0,773.
Discussion |
Une altération des fonction exécutives, une diminution de la masse musculaire et de la force globale sont des facteurs de risque de fracture après chute.
Conclusion |
Notre étude est la première à calculer un score de capacité intrinsèque avec une pondération de ses domaines et à rechercher une association de ce score avec le risque de fracture après chute. Un score de capacité intrinsèque faible semble être intéressant pour individualiser des patients à risque de fracturer dans une population de patients chuteurs.
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Vol 88 - N° S1
P. A48 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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