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Mise en évidence d’une nouvelle mutation en 5?UTR dans le gène ANKH à l’origine d’une chondrocalcinose articulaire familiale - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.059 
P. Richette 1, , M. Ricquebourg 2, A. Latourte 3, C. Duranton 4, I. Rubera 4, T. Bardin 5, H.K. Ea 6, C. Collet 2
1 Rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris 
2 Service de biochimie, CHU Lariboisière, Paris 
3 INSERM UMR1132, hôpital Lariboisière, Paris 
4 Physiomédecine moléculaire, CNRS UMR 7370, Nice 
5 Fédération de rhumatologie, CHU Lariboisière, Paris 
6 Fédération de rhumatologie, hôpital Lariboisière, Paris 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les chondrocalcinoses familiales sont exceptionnelles puisqu’une centaine de familles seulement ont été décrites à ce jour. Des mutations dans deux gènes ont été rapportées dans certaines de ces familles : principalement dans le gène ANKH qui est un transporteur qui joue un rôle crucial dans l’homéostasie du pyrophosphate inorganique (PPi) (OMIM 118600) et exceptionnellement dans le gène TNFRSF11B (OPG).

Patients et méthodes

Un diagnostic de certitude de chondrocalcinose (PPCD dans liquide synovial, radiographies standard) a été fait au sein d’une même famille sur 3 générations chez 3 hommes (32 ans – le probant –, 55 ans et 76 ans) et une femme (58 ans). Le gène ANKH a été séquencé par NGS (5′UTR, jonctions intron-exon, région codante), puis par technique Sanger. Une culture primaire de fibroblaste (biopsie de peau) du probant et de patients contrôles a été réalisée pour étude de la protéine et de l’expression du gène ANKH muté (Western Blot, qRT-PCR…). Le dosage des concentrations en PPi a été réalisé dans les milieux de culture des fibroblastes du probant et de patients contrôles.

Résultats

L’arbre généalogique de la famille sur 5 générations suggère une maladie autosomique dominante à pénétrance élevée. Tous les patients affectés avaient une maladie extrêmement sévère, à l’origine de dépôts calciques diffus, d’épisode d’arthrites très inflammatoires, et surtout d’une ankylose articulaire et rachidienne ayant confiné au lit dès l’âge de 40 ans le père, le grand-père et la tante du probant.

L’analyse moléculaire des patients affectés a mis en évidence un variant pathologique à l’état hétérozygote non décrit à ce jour dans la région 5′UTR de ANKH : NM_054027.6 : c.-113_-112delinsAT, et qui a généré un codon start ATG. Par ailleurs, tous ces individus sont également porteurs de deux variants bénins (ClinVar) : une délétion homozygote en 5′UTR NM_054027.6 : c.-72_-65del (rs139106733, maximum MAF : 45,3 %) et un variant à l’état homozygote NM_054027.6 : c.-4G>A (rs 78431233, maximum MAF : 8,3 %). La combinaison de ces 3 variants sur le même allèle aboutit à un transcrit sans décalage de lecture et conduit à la production d’une protéine ANKH potentiellement plus longue de 33 acides aminés.

L’expression transcriptionnelle et protéique de ANKH n’était pas différente entre les fibroblastes mutés et contrôles. En revanche, les concentrations de PPi étaient significativement plus élevées dans les milieux de culture de fibroblastes du probant par comparaison aux milieux contrôles (n=3) : 1,30microM/gProt versus 0,88microM/gProt (p<0,05).

Discussion

La mutation que nous décrivons en 5′UTR de ANKH chez les individus affectés conduit à une augmentation de la concentration extracellulaire de PPi, sans augmentation de l’expression de la protéine mutée. L’ensemble de ces résultats suggère un gain de fonction de la protéine ANKH induit par cette mutation.

Conclusion

Nous rapportons une nouvelle mutation gain de fonction en 5′UTR du gène ANKH, à l’origine d’une forme particulièrement sévère de chondrocalcinose familiale.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 88 - N° S1

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