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Ostéoporose au cours de la sclérodermie systémique : étude transversale chez 68 patients nichés dans une cohorte monocentrique - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.496 
M. Pallure 1, , V. Queyrel-Moranne 1, O. Moranne 2, C. Roux 1, V. Breuil 1
1 Rhumatologie, Hôpital Pasteur, Nice 
2 Nephrologie, CHU De Nîmes, Nîmes 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le risque d’ostéoporose (OP) au cours de la sclérodermie systémique est variable selon les études. L’objectif principal de notre étude est de décrire au cours de la sclérodermie systémique la proportion de patients nécessitant un traitement de l’OP et les facteurs de risque associés.

Matériels et méthodes

Étude transversale, nichée dans une cohorte d’un centre de compétence des maladies rares. Entre 2019 et 2021, parmi les 102 patients suivis pour sclérodermie systémique (critères ACR EULAR 2013), 68 patients ayant eu une évaluation du statut osseux ont été inclus. Les données recueillies sont les données démographiques, cliniques, biologiques de la sclérodermie et du statut osseux (fractures, densitométrie osseuse et facteurs de risque d’OP). Les patients sont considérés OP à traiter si : fracture sévère et T-score ≤−1, fracture non sévère et T-score ≤−2, ou T-score ≤−3. En l’absence de ces critères le FRAX a été calculé pour déterminer le statut OP. Les facteurs de risque d’OP ont été étudiés selon le sexe en analyse univariée puis après ajustement sur les facteurs de risque classiques.

Résultats

La majorité des patients sont des femmes (n=60/68) d’âge moyen de 62,6 ans (±11,4), 21 (35 %) sont OP à traiter dont 6 avec fracture. Chez les femmes, l’âge moyen au diagnostic est de 64,6 ans (±9,5). 47 femmes sont ménopausées : 20 sont OP à traiter (42,7 % des femmes ménopausées) dont 15 (71 %) ont un traitement anti-OP spécifique. Parmi les 8 hommes, 2 sont OP et sont traités (25 %). Sur l’ensemble de la population 77,9 % bénéficient d’une supplémentation vitaminique D. 73,9 % des patients nécessitant un traitement anti OP spécifique bénéficient de celui-ci.

En analyse univariée, les femmes OP à traiter sont plus âgées (p=0,028) ; il existe une tendance sans significativité d’association avec la ménopause (69,2 % vs 95,2 %) (p=0,058), une corticothérapie prolongée (p=0,059), un syndrome de chevauchement (p=0,09), une atteinte viscérale grave de la sclérodermie (p=0,08) et la présence d’anticorps anti Scl 70 (p=0,08). Après ajustement en analyse multivariée, le statut OP à traiter est associé à l’âge croissant (p=0,019).

Discussion

Dans notre population de sclérodermiques, l’OP nécessitant un traitement concerne dans 95,2 % des cas, des femmes ménopausées. La prévalence de l’OP apparaît plus élevée que dans la population générale ménopausée (42,7 % contre 30 %). On retrouve des facteurs de risque classiques d’OP comme l’âge. La ménopause et la corticothérapie n’apparaissent pas comme facteur de risque indépendant mais dans un contexte de faible effectif étudié. De même, il existe une tendance d’association entre OP et statut immunologique (syndrome de chevauchement, sévérité de la sclérodermie) qui reste à expliquer ainsi que la prise d’IPP. Le faible effectif d’hommes ne permet pas de conclure.

Conclusion

La prévalence de l’OP à traiter chez les femmes sclérodermiques est particulièrement élevée après la ménopause, justifiant d’un dépistage systématique dans cette population. De plus larges études sont nécessaires pour en comprendre les facteurs de risques et les mécanismes.

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Vol 88 - N° S1

P. A291 - décembre 2021 Retour au numéro
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