Étude des spondylodiscites non documentées à partir d’une cohorte de spondylodiscites suspectées à l’imagerie - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Devant une image de spondylodiscite sur l’imagerie, la spondylodiscite infectieuse est l’étiologie la plus redoutée. L’enquête bactériologique n’est pas concluante dans environ 30 % [1 ]. Au cours de ces dernières années, plusieurs étiologies de spondylodiscites non infectieuses ont été décrites : inflammatoires, microcristalline, dégénérative, etc. [2 ]. L’objectif de cette étude est de décrire une cohorte de spondylodiscites sans documentation bactériologique et de la comparer aux spondylodiscites documentées.
Patients et méthodes |
. Nous avons recherché à l’aide d’un « entrepôt de données » le mot clé « spondylodiscite » dans les documents associés aux hospitalisations dans le service de rhumatologie entre 2010 et 2020. Quatre vingt deux dossiers ont été analysés : 193 ont été exclus car ne correspondant pas à une hospitalisation en rhumatologie. Parmi les 228 spondylodiscites suspectées, l’imagerie a permis d’écarter 91 dossiers et de retenir 137 dossiers. Nous avons recueilli les antécédents, la symptomatologie clinique, les résultats des examens d’imagerie, de biologie et de bactériologie. L’analyse statistique a été faite par test exact de Fisher pour les données qualitatives et par test de Mann-Whitney pour les données quantitatives.
Résultats |
Chez les 137 patients, l’âge moyen était de 66±14 ans, il y avait 64 % d’hommes. L’enquête bactériologique a trouvé un germe dans 102/137 cas (74 %) : 45 (44 %) Staphylococcus sp., 28 (27 %) Streptococcus sp. ou Enterococcus sp., 20 (20 %) bacilles Gram négatif. Il s’agissait d’hémocultures positives chez 60 patients, d’une ponction disco-vertébrale chez 35 patients, des deux chez 7 patients. Il n’y a pas eu de documentation bactériologique chez 35 patients. La comparaison des 2 groupes ne montrait pas de différence en termes d’âge, de sexe, de comorbidités. Les patients présentaient une douleur rachidienne dans 96 % des cas sans différences entre les 2 groupes. Les patients étaient plus souvent fébriles dans le groupe des spondylodiscites documentées : 43 (49 %) vs 5 (14 %), p=0,004 ; la durée d’évolution des symptômes était plus courte : 50±55 j vs. 76±82j, p=0,015. Il n’y avait pas plus de complication neurologique dans ce groupe. L’imagerie réalisée a été une IRM dans 28 % des cas, un scanner 15 % des cas et les 2 examens dans 57 % des cas. Le recours au scanner seul était significativement plus important dans le groupe des spondylodicites non documentées. L’analyse de l’imagerie montrait qu’il y avait moins d’érosions décrites dans le groupe des spondylodiscites documentées : 40 (39 %) vs 24 (69 %). En revanche, il n’y avait pas de différence concernant l’infiltration des parties molles et des abcès. Une antibiothérapie probabiliste a été proposée dans 29/35 (80 %) des cas. Après discussion collégiale, les diagnostics alternatifs retenus ont été : discopathie dégénérative (4 cas), goutte rachidienne (1 cas), spondyloarthrite (1 cas).
Discussion |
La relation entre la présence d’érosions osseuses et l’absence de documentation bactériologique traduit probablement l’utilisation plus importante du scanner seul dans ce groupe qui est plus sensible que l’IRM pour détecter des érosions minimes. La prescription d’une IRM aurait pu permettre d’objectiver l’inflammation discale.
Conclusion |
Les spondylodiscites non documentées représentent un problème récurrent en pratique hospitalière. Des diagnostics alternatifs sont de plus en plus souvent rapportés mais leur diagnostic repose le plus souvent sur une discussion collégiale.
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Vol 88 - N° S1
P. A287 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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