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Prothèse totale trapézo-métacarpienne à double mobilité : résultats d’une étude prospective de 107 cas avec plus de trois ans de recul - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.486 
B. Lussiez 1, C. Falaise 2, P. Ledoux 3,
1 Chirurgie de la main, IM2S–Institut Monégasque de Médecine du Sport, Monaco 
2 Chirurgie de la main, CHU hôpital de Bellevue, Saint-Étienne 
3 Chirurgie de la Main, polyclinique des Trois Vallees, Bédarieux 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La rhizarthrose du pouce est l’affection dégénérative la plus fréquente au niveau de la main. Il s’agit d’une affection régionale qui pourra affecter des articulations voisines (métacarpo-phalangienne et scapho-trapézo-trapézoïdienne) et provoquer une déformation de la colonne du pouce. L’enraidissement trapézo métacarpien et la déformation du pouce peuvent aboutir à des pertes fonctionnelles importantes. Le traitement doit toujours être conservateur dans un premier temps. En cas d’échec ou lorsqu’une déformation de la colonne du pouce apparaît, il faut se poser la question de la pertinence d’une intervention chirurgicale.

Patients et méthodes

. Nous avons utilisé une prothèse totale à double mobilité reproduisant le concept des prothèses à double mobilité de la hanche. Il y a 5 tailles de tige métacarpienne, 4 modèles de cupule et 6 modèles de col (120 combinaisons possibles) permettant de s’adapter à toutes les situations anatomiques. Nous réalisons une étude prospective de nos patients et nous présentons ici les 118 premières poses avec un recul minimum de 3 ans. Onze patients ont été perdus de vue. Nos résultats portent donc sur 107 prothèses posées par 3 chirurgiens dans 3 centres différents. 80 % des patients étaient de femmes. 32 % étaient des travailleurs. Selon la classification de Dell en 4 stades, 31 % étaient au stade 2, 56 % au stade 3 et 13 % au stade 4. Nous avons évalué la douleurs sur une échelle visuelle graduée de 0 à 10, les mobilités et la force ont été mesurées, et la fonction subjective a été évaluée par le Quick-Dash. Outre l’évaluation du stade radiologique, la longueur de la colonne du pouce a été quantifiée par le rapport M1/M2 (longueur du premier métacarpien+trapèze sur longueur du 2e métacarpien+trapézoïde).

Résultats

102 patients (95 %) se sont déclarés très satisfaits ou satisfaits par l’intervention alors que 5 % étaient non satisfaits. La valeur moyenne de la douleur est passée de 7,4 à 0,8 et le Quick-Dash est passé de 38 à 20 (plus la valeur est basse, meilleure est la fonction). Sur les 34 patients travailleurs 30 ont pu reprendre le travail, dont 29 au même poste. Nous enregistrons un gain de mobilité de 45 % pour l’abduction (ouverture de la première commissure) et un gain de force de 57 %. 39 % des patients présentaient une hyperextension métacarpo-phalangienne préopératoire contre 21 % après la pose de la prothèse, sans qu’il n’y ait eu de geste chirurgical associé pour corriger l’hyperextension. La longueur du pouce a été bien restaurée. Le rapport M1/M2 (normal : 0,73±0,015) est passé de 0,69 en préopératoire à 0,74 en post opératoire. Il n’y a pas eu de cas de luxation de prothèse. Dans 2 cas un descellement de cupule a nécessité le remplacement de la cupule, sur lit de greffons spongieux. Dans deux cas une usure prématurée du polyéthylène chez des travailleurs lourds, a nécessité l’ablation de l’implant et la conversion en trapézectomie avec plastie ligamentaire.

Conclusion

En l’absence de résultat suffisant des traitements conservateurs ou devant le développement d’un pouce en “Z”, l’option chirurgicale devient pertinente pour le traitement de la rhizarthrose du pouce. Nous préférons la prothèse trapézo métacarpienne à la trapézectomie parce qu’elle permet la restitution d’une longueur normale et la réduction ou la correction de l’hyperextension métacarpo-phalangienne.

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Vol 88 - N° S1

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