Étude de la conduite à tenir devant une sérologie virale B positive au cours des rhumatismes inflammatoires chroniques - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Dans le cadre du bilan pré-thérapeutique, nous nous trouvons fréquemment face à une sérologie virale B positive. Le but de notre étude était d’étudier la conduite à tenir devant la découverte d’une sérologie virale B positive chez les patients atteints d’un rhumatisme inflammatoire chronique.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective descriptive sur une série de 33 patients suivis pour une polyarthrite rhumatoïde(critères ACR/EULAR 2010) ou une spondylarthrite (critères ASAS 2009) et ayant une sérologie virale B positive (Ag Hbs ou anti-Hbc positifs). Les données cliniques, biologiques (enzymes hépatiques, sérologies virales de l’hépatite virale B, PCR VHB), les explorations radiologiques et les modalités thérapeutiques ont été recueillies.
Résultats |
Trente-trois ont été inclus répartis en 29 PR et 4 atteints d’une spondylarthrite. Tous ces patients avaient à la sérologie des anticorps anti-Hbc positifs avec un antigène Hbs négatif. Une recherche des anticorps anti-Hbsa été pratiquée chez 26 parmi ces patients soit chez 78,7 %: ils étaient positifs chez 23 patients (hépatite B guérie) avec un taux moyen de 180±127UI/mL et négatifs chez 3 patients (hépatite B latente). La détection de l’ADN viral par PCR VHB était réalisée chez 5 patients et était négative. Une échographie abdominale a été réalisée chez 12 patients présentant une sérologie B positive et a montré une stéatose hépatique (n=6), une lithiase vésiculaire simple (n=1), un kyste biliaire (n=1), une hépatopathie chronique (n=1) et était par ailleurs normale (n=3).
Un fibroscan a été réalisé pour 2 patients: un patient qui avait une hépatite B latente associée à une hépatite C chronique et un patient qui avait une hépatite B guérie devant la persistance d’une cholestase hépatique, il a montré un score F0-F1 indiquant une fibrose non significative. Un fibrotest a été réalisé chez 2 patients présentant une hépatite B guérie et a montré un score A0F0.
Deux patients (un présentant une hépatite B guérie et l’autre une hépatite B occulte) ont bénéficié d’une chimioprophylaxie par le LEDIVIR et la LAMIVUDINE respectivement, pendant une durée totale de 12 mois. Le premier patient était sous méthotrexate et le deuxième candidat au recours au rituximab.
Sur le plan thérapeutique, 19 patients (57,5 %) étaient sous méthotrexate; 8 patients étaient sous salazopyrine (24,2 %) et 8 patients (24,2 %) avaient recours à un traitement biologique: infliximab (n=3), tocilizumab (n=3), adalimumab (n=1) et rituximab (n=1).
Une surveillance du bilan hépatique et du titre des anticorps anti-HBs de façon semestrielle a été réalisée chez ces patients. Aucune réactivation virale B n’a été notée au cours du suivi.
Conclusion |
Devant la présence d’anticorps anti-Hbc positifs, la recherche de l’Ag Hbs est nécessaire pour éliminer une hépatite B aiguë évolutive ou chronique. Cette situation étant éliminée, la recherche d’anticorps anti-Hbs permet de nous orienter vers le caractère latent ou guéri de l’hépatite B. Dans cette situation, les patients présentant un rhumatisme inflammatoire chronique et traités par méthotrexate ou biothérapie doivent être surveillés afin de détecter précocement une réactivation virale. Un traitement préemptif antiviral B peut être indiqué selon l’importance du risque de réactivation virale.
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Vol 88 - N° S1
P. A254-A255 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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