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L’apparition d’une polyarthrite rhumatoïde post-vaccinale: un effet indésirable potentiel des vaccins à ARNm? - 27/11/21

Doi : 10.1016/j.rhum.2021.10.397 
R. Alaya , A. Ben Ouhiba, M. Diarra, J. Zalc, M. Nang Nlome Nze, P. Hilliquin
 Service de rhumatologie, CH Sud Francilien, Corbeil-Essonnes 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Au cours de la pandémie due au SARS-CoV-2, plusieurs cas de mono ou de polyarthrite déclarés suite à l’infection ont été décrits. Ici nous rapportons deux cas de polyarthrite rhumatoïde (PR) apparue dans les suites de la vaccination ARNm contre la COVID-19.

Observation

Cas no 1: patiente âgée de 71 ans aux antécédents (ATCD) de maladie d’Hashimoto a présenté à j3 de la première injection du vaccin Pfizer une polyarthrite additive nue touchant les grosses et les petites articulations périphérique ainsi qu’une cervicalgie. Suite au rappel du vaccin, sa polyarthrite avait évolué avec apparition d’une arthrite des genoux. La ponction avait révélé un liquide inflammatoire stérile. La VS était à 23mm/1h et la CRP à 9,7mg/L. Le FR était positif à 56U/L, les anti-CCP étaient négatifs, les FAN étaient à 1/320e et les anti-ECT étaient négatifs. La patiente a été améliorée partiellement sous corticoïdes 10mg/j mais la polyarthrite a persisté pendant 2 mois. Les radiographies des mains faites à 6 semaines du début des symptômes étaient normales. On a retenu le diagnostic d’une PR et un traitement par méthotrexate a été débuté.

Cas no 2: la patiente âgée de 36 ans était enceinte et avait un ATCD de thrombophlébite superficielle et d’une arthrite du genou qui avait cédé sous AINS quelques mois auparavant. Elle a présenté trois jours après la première injection du vaccin Moderna une polyarthrite distale touchant les petites articulations des mains et des poignets sans signe extra-articulaire associé. La polyarthrite est devenue plus étendue après la 2e injection du vaccin et s’est installée de façon chronique pendant plus de 2 mois. Le bilan sanguin montrait un FR légèrement positif, des ACPA à 83UI/mL (N<3UI/mL), des FAN, des anti-ADN natifs, des anticorps anticardiolipine, un dosage du complément et une protéinurie sans anomalie. Le diagnostic de PR retenu, la patiente a été traitée par corticoïde 7,5mg/j avec une bonne réponse.

Discussion

L’ANSM dans son 17e rapport des effets indésirables rapportés avec le vaccin Comirnaty Pfizer, a considéré la PR comme un effet secondaire potentiel de ce dernier suite à l’étude de 22 cas de PR déclarées. L’âge moyen était de 56,2 ans, touchant majoritairement les femmes (21 sur 22 cas). Parmi ces cas, 15 sont survenus chez des patients avec ATCD de PR, correspondant ainsi à une poussée. Le délai moyen de survenue est de 6,25 jours pour la première injection, plus court pour la deuxième avec 5,3 jours. Il s’agissait d’une PR de novo dans 7 cas, parmi lesquels deux présentaient des douleurs articulaires avant la vaccination et un avait des antécédents familiaux de PR. Trois patients sur sept ont eu une prise en charge médicamenteuse (méthotrexate+corticoïde ou hydroxychloroquine+prednisone). Dans notre série, un terrain auto-immun a été constaté dans un cas (thyroïdite d’Hashimoto) et dans l’autre cas il y’avait des prémices de PR avec des ATCD d’arthrite.

Conclusion

On constate que la PR se greffe souvent sur un terrain prédisposé (ATCD d’arthrite ou d’une autre maladie auto-immune), que son apparition se fait en quelques jours après le vaccin et qu’elle s’aggrave après la 2e injection. L’évolution est dans la plupart des cas chronique nécessitant un traitement de fond.

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Vol 88 - N° S1

P. A241-A242 - décembre 2021 Retour au numéro
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