Différences entre les sexes dans la spondyloarthrite - les femmes commencent-elles en étant désavantagées ? - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Contrairement à de nombreuses maladies rhumatismales, les spondylarthrites sont diagnostiquées plus fréquemment chez les hommes, dans un rapport de 3 :1. Ce fait peut aider à expliquer la moindre reconnaissance de cette pathologie chez les femmes et le plus grand manque de connaissances concernant l’évolution et le pronostic de la maladie, par rapport aux hommes. Le but de cette étude est de déterminer si le sexe influence le diagnostic, le traitement et les mesures d’activité de la maladie dans la spondylarthrite.
Matériels et méthodes |
Étude rétrospective ayant évalué des patients diagnostiqués avec une spondylarthrite, enregistrés sur la plateforme de base de données nationale portugaise (Reuma.pt), évalués au début de leur premier bDMARD, et à 12 et 24 mois. Les données démographiques, cliniques et de laboratoire ont été évaluées. La comparaison entre les groupes (hommes vs femmes) a été effectuée à l’aide du Chi2 (variables catégorielles), du test t (variables continues avec distribution normale) et de Mann-Whitney (variables continues avec distribution non normale). Les différences entre les mesures d’évaluation prises à 12 et 24 mois par rapport à la ligne de base ont été représentées par delta.
Résultats |
Au total, 273 patients ont été inclus dans cette étude, dont 123 (45,1 %) étaient des femmes. Les femmes ont été diagnostiquées, en moyenne, 4,2 ans plus tard que les hommes (35,7±11,6 vs 31,5±11,5, p=0,003), bien qu’aucune différence statistiquement significative n’ait été trouvée entre l’âge au début du premier bDMARD, le délai avant le premier bDMARD et le choix du bDMARD. Il y avait une proportion plus élevée de HLA-B27 chez les patients masculins (84,5 % vs 62,8 %, p=0,001), et les hommes avaient des taux de protéine C réactive plus élevés (CRP, 3,18±3,45 vs 1,56±1,67, p=0,001) et BASMI (4,8±1,5 vs 3,9±1,6, p=0,001) ; cependant, les patientes avaient des scores plus élevés sur l’échelle visuelle analogique de la douleur (67,2±22,7 vs 59,3±25,2, p=0,005), BASDAI (7,1±1,4 vs 5,9±1,6, p=0,001), BASFI (7,0±2,0 vs 6,0±2,2, p=0,001) et MASES (4±6 vs 1±3, p<0,001) au début du premier bDMARD. Aucune différence n’a été observée dans la vitesse de sédimentation et l’ASDAS. Douze mois après le début du traitement par bDMARD, les femmes ont une VS plus élevée (22,2±15,0 vs 8,3±9,4, p=0,001), BASDAI (4,3±2,2 vs 2,8±1,8, p=<0,001), ASDAS (2,6±1,0 vs 2,0±0,9, p=0,001), MASES (1±4 vs 0±0, p=<0,001), une proportion plus faible de réponses BASDAI50 (55,4 vs 71,1, p=0,033) et des variations plus faibles de l’ASDAS (1,4±1,1 vs 2,1±1,3, p=0,001). Vingt-quatre mois après le début du bDMARD, les femmes ont toujours une VS plus élevée (23,7±15,1 vs 12,3±22,2, p=0,002), BASDAI (4,1±2,3 vs 2,6±1,6, p=0,001), BASFI (4,4±2,7 vs 3,0±2,4, p=0,021), ASDAS (2,3±0,9 vs 1,9± 0,7, p=0,002), MASES (1±4 vs 0±0, p=<0,001) et des variations plus faibles de l’ASDAS (1,7±1,1 vs 2,2±1,1, p=0,023).
Conclusion |
Dans cette étude, les auteurs rapportent des mesures et des indices d’activité de la maladie plus élevés chez les patientes atteintes de spondylarthrite ; en fait, les patientes sont diagnostiquées à un stade ultérieur et présentent une activité de la maladie plus élevée depuis le début de la maladie et du traitement, qui s’est étendu aux 2 années suivantes. On ne sait pas si cette aggravation est liée uniquement à un retard diagnostique. Les auteurs renforcent la nécessité d’un diagnostic précoce chez les femmes atteintes de spondylarthrite, car un diagnostic tardif peut avoir des conséquences dévastatrices.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 88 - N° S1
P. A231-A232 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?