Impact de la spondyloarthrite axiale sur la qualité de vie : résultats de l’étude European Map of Axial Spondyloarthritis (EMAS) chez 638 patients en France - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Peu de données sont disponibles en France sur l’impact de la spondyloarthrite axiale (axSpA) sur la qualité de vie (QdV) à l’ère des biothérapies. L’objectif de ce travail était d’évaluer l’impact de la axSpA rapporté par les patients sur quatre aspects de la QdV : les interactions sociales, les activités sociales, le travail et les peurs.
Patients et méthodes |
Dans cette étude transversale (European Map of Axial Spondyloarthritis, EMAS) menée entre 2017 et 2018 en France, des patients déclarant avoir une axSpA répondaient en ligne à un questionnaire anonyme. L’impact de la axSpA était évalué sur l’évolution (comparée à avant la maladie) de 4 aspects de la QdV : (a) les interactions sociales, (b) la fréquence des activités de loisir, (c) les arrêts maladie, et (d) les peurs liées à la qualité de vie. Des analyses univariées et multivariées ont été réalisées à l’aide de modèles de régression logistique pour identifier les facteurs associés à la présence d’un impact négatif sur la QdV défini comme « avoir au moins 2 domaines impactés ».
Résultats |
Les 638 patients inclus avaient un âge moyen 41,5±11,1 ans, étaient des femmes dans 77 % des cas, avec une durée moyenne d’évolution de 6,9±8,2 ans, et avec une maladie active (BASDAI moyen 5,9±1,7, 19,1 % sous biothérapie au moment de l’enquête). Au total, 615 (96,4 %) participants rapportaient un impact de la axSpA sur la QdV, dont 575 (90,1 %) avaient au moins 2 domaines impactés : 505 (79,4 %) participants rapportaient un impact sur les interactions sociales, et 548 (86,2 %) relevaient moins d’activités de loisir. Au total, 162 participants (25,4 %) étaient en arrêt de travail temporaire ou permanent. La peur la plus fréquemment rapportée était liée aux conséquences de la axSpA sur les activités quotidiennes (N=453, 71,0 %). Les facteurs associés avec un impact négatif sur la QdV étaient : l’absence d’emploi (odds ratio, OR=3,3 [IC95 % 1,7, 10,0]), l’exposition à une biothérapie (OR=3,0 [IC95 % 1,6, 5,3]), le sexe féminin (OR=2,6 [IC95 % 1,4, 4,8]), un faible niveau d’éducation (OR=2,0 [IC95 % 1,1, 3,3]) et la présence de comorbidités (OR=1,6 [IC95 % 1,2, 2,2]).
Discussion |
L’exposition à une biothérapie est vraisemblablement associée à un impact négatif sur la QdV du fait d’un biais d’indication, les axSpA sous biothérapie étant par définition plus sévères et susceptibles d’impacter la QdV. L’association entre facteurs sociodémographiques et impact sur la QdV peut être expliquée par le fait que ces facteurs influencent la compréhension et la perception de la axSpA par les patients, ce qui retentit sur leur vécu et, in fine, sur la QdV.
Conclusion |
Un impact négatif de la axSpA sur la QdV est fréquent, notamment chez les femmes, les patients sous biothérapie, ayant des comorbidités, ainsi que chez les sujets sans emploi et avec un faible niveau d’éducation. Ces données sont importantes à prendre en compte dans la décision médicale partagée.
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Vol 88 - N° S1
P. A196-A197 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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