Les évènements indésirables associés aux inhibiteurs de Janus kinases : à propos de 126 815 rapports de pharmacovigilance du WHO - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Les inhibiteurs de Janus kinases (anti-JAK) sont des thérapies ciblées qui bloquent la signalisation intracellulaire de plusieurs cytokines. Ils sont utilisés dans le traitement de pathologies auto-inflammatoires et dysimmunitaires. Leur principal intérêt réside dans leur voie d’administration : orale et topique. Avec l’augmentation des indications ainsi que le développement de nouvelles molécules, la sécurité d’utilisation de ces thérapies ciblées est un élément crucial. L’objectif de cette étude était d’évaluer la sécurité des 3 premiers anti-JAK commercialisés à partir des déclarations de pharmacovigilance internationale.
Matériels et méthodes |
Dans cette étude observationnelle rétrospective, les données de pharmacovigilance provenaient de la base de données de l’Organisation Mondiale de la Santé de déclaration des évènements indésirables (VigiBase, 24 millions de déclarations). Toutes les déclarations comportant les médicaments suspects suivants ont été incluses : ruxolitinib, tofacitinib et baricitinib. Chaque déclaration comporte un/plusieurs évènements indésirables, classés selon la terminologie du Dictionnaire médical des affaires réglementaires MedDRA. Des analyses de disproportionnalité ont été réalisées afin d’estimer l’information component (IC). Un évènement indésirable est considéré comme un signal de sécurité si la borne inférieure de l’intervalle de crédibilité à 95 % (IC025) est positive.
Résultats |
Nous avons identifié 126 815 déclarations d’évènements indésirables impliquant un anti-JAK. Les traitements par ruxolitinib, tofacitinib et baricitinib étaient significativement associés avec la survenue d’infections (IC025 1,7 au niveau de la classe thérapeutique, et plus précisément pour les infections virales [herpes et influenza], fongiques et mycobactériennes) ; d’affections musculosquelettiques et du tissu conjonctif (IC025 1,1) ; d’embolies et de thromboses (IC025 0,4) ; de tumeurs malignes et bénignes (IC025 0,8, et plus précisément les tumeurs malignes cutanées). Le tofacitinib était associé avec la survenue de perforations gastro-intestinales (IC025 1,5). Nous n’avons pas identifié de signal concernant les évènements cardiovasculaires indésirables majeurs.
Discussion |
La sous-déclaration des évènements indésirables et l’absence de détail quant aux examens cliniques, biologiques ou d’imagerie ayant permis le diagnostic de l’évènement indésirable constituent les principales limites de cette étude. Un suivi plus long et de nouvelles études observationnelles pourront contribuer à l’amélioration de la connaissance des risques associés au traitement par anti-JAK au sein de différentes populations de patients selon la pathologie sous-jacente et les comorbidités.
Conclusion |
Nous avons identifié des signaux de sécurité significatifs à partir des données de déclaration internationale des évènements indésirables en lien avec les 3 premiers anti-JAK commercialisés : évènements infectieux, embolies et thromboses, perforations gastro-intestinales et tumeurs malignes cutanées.
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Vol 88 - N° S1
P. A15-A16 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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