Seulement 50 % des femmes atteintes de rhumatisme inflammatoire chronique continuent leur traitement de fond pendant la grossesse : une analyse descriptive du Système national de données de santé - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Le traitement des patientes atteintes de rhumatismes inflammatoires chroniques (RIC) pendant la grossesse a changé au cours de la dernière décennie, notamment en raison de la disponibilité de nouveaux traitements de fond autorisés pour être utilisés pendant la grossesse. L’objectif de cette étude était de décrire l’utilisation des traitements antirhumatismaux (DMARD) pendant la grossesse chez les femmes atteintes de RIC (i.e. polyarthrite rhumatoïde (PR) ou spondyloarthrite (SpA)) en France au cours de la dernière décennie.
Patients et méthodes |
Étude de cohorte rétrospective au sein de la base de données du système national de données en santé (SNDS), qui couvre 98 % de la population française. Les femmes adultes ont été incluses si elles avaient une PR ou une SpA selon les codes CIM-10, si elles avaient commencé une grossesse unique entre 2008 et 2017 (date index), et si elles étaient couvertes par cette assurance maladie depuis 1 an avant le début de la grossesse jusqu’à 1 an après la fin de la grossesse ou le décès (selon la première éventualité). Les traitements d’intérêt étaient : AINS, corticoïdes oraux, DMARD conventionnels (méthotrexate, léflunomide, sulfasalazine, azathioprine, hydroxychloroquine), DMARD biologiques (anti-TNF, rituximab, abatacept, tocilizumab, ustekinumab, anakinra). L’exposition pendant la grossesse a été définie comme le remboursement d’au moins un médicament entre les 6 mois précédant la dernière période menstruelle et la fin de la grossesse.
Résultats |
Parmi les 35 737 femmes adultes atteintes d’un RIC (40,7 % PR et 59,3 % SpA) qui avaient des antécédents de remboursement de DMARDs, 11 274 (41,7 %) ont présenté une grossesse unique pendant la période d’étude. Au total, pendant la période précédant la conception et la grossesse, 4773 (42,3 %) femmes n’ont reçu aucun DMARD ni corticostéroïde, 769 (6,8 %) ont reçu des corticostéroïdes seuls, 3639 (32,2 %) un csDMARD seul et 2862 (25,4 %) DMARD biologique (dont 33,1 % associé à un csDMARD). Les DMARD biologiques délivrés pendant la grossesse étaient des anti-TNF (92,1 %). L’exposition aux AINS était plus fréquente au cours du premier trimestre de la grossesse mais s’est produite tout au long de la grossesse (Fig. 1). À l’inverse, l’exposition aux corticostéroïdes oraux était stable au cours de la grossesse. L’exposition aux DMARDs, y compris les biologiques, pendant la grossesse était plus fréquente au cours du premier trimestre, par rapport au reste de la grossesse (Fig. 1).
Discussion/Conclusion |
Dans l’ensemble, moins de 50 % des femmes atteintes d’un RIC qui ont reçu un DMARD avant la grossesse ont continué ce traitement pendant la grossesse, et dans l’ensemble, moins de 20 % ont continué des DMARDs biologiques pendant la grossesse. Il conviendra de déterminer si l’arrêt de ces DMARD a entraîné des résultats défavorables pour la mère ou la grossesse.
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Vol 88 - N° S1
P. A14 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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