Les cellules épithéliales salivaires sont impliquées dans la modification de la matrice extracellulaire au cours du syndrome de Sjögren - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Les cellules épithéliales salivaires (CES) participent à l’hyperactivation du système immunitaire au cours du syndrome de Sjögren primitif (SSp). L’objectif de ce travail était de comparer les caractéristiques transcriptomiques des CES de patients atteint de SSp et de sujets contrôle, afin d’identifier les voies impliquées dans la pathogénie du pSS.
Patients et méthodes |
Les cultures primaires de CES ont été réalisées à partir de biopsies de glandes salivaires réalisées chez des patients pour lesquels le diagnostic de SSp était suspecté. Le SSp était défini selon les critères ACR/EULAR 2016. Les contrôles présentaient un syndrome sec sans auto-antiorps anti-SSA/SSB et avec une histologie normale. L’ARN total a été extrait et le RNAseq a été réalisé avec Illumina Nextseq 500. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le package DESeq2. Les gènes différentiellement exprimés étaient définis par un |fold change (FC)|>1,5 et une valeur p<0,05.
Résultats |
La comparaison des CES issues de patients SSp (n=5) par rapport aux contrôles (n=5) a identifié 511 gènes différentiellement exprimés : 251 sur-exprimés et 260 sous-exprimés. L’analyse d’enrichissement fonctionnel a mis en évidence une sur-représentation de la voie de signalisation de l’inhibition des métalloprotéases matricielles. Parmi les gènes les plus sur-exprimés, nous avons identifié des gènes impliqués dans la formation de la matrice extracellulaire, dont plusieurs gènes des collagènes, COL3A1 et COL1A2 (log2FC=2,40, log2FC=2,12, respectivement), ainsi que plusieurs gènes ADAMTS (A Disintegrin and Metalloproteinases with a Thrombospondin motif), tels que ADAMTS2, ADAMTS16, ADAMTS12 (log2FC=2,09, log2FC=1,57, log2FC=1,31, respectivement). D’autres gènes qui pourraient avoir un rôle dans la sécrétion salivaire ont été identifiés. CFTR, qui code pour un canal chlore, était sur exprimé (log2FC=1,67), tandis que AQP6 était sous-exprimé (log2FC=−1,44).
Discussion |
Les gènes différentiellement exprimés entre CES de patients SSp et de sujets contrôles comprenaient des gènes impliqués dans la formation de la matrice extracellulaire. La dérégulation de cette voie pourrait participer à la formation de fibrose qui, bien que n’étant pas un critère histologique diagnostique, est fréquemment observée sur les biopsies de patients. Plus encore, la dérégulation de la matrice pourrait impacter les interactions immunitaires au sein du tissu comme décrit en oncologie. Nous avons également observé une sous-expression d’AQP6. Un rôle potentiel de la localisation anormale d’AQP5 sur la sécrétion de salive au cours du SSp a déjà été décrit, cependant, l’implication potentielle d’AQP6 dans la physiopathologie du SSp n’a, à notre connaissance, jamais été décrite. Ces gènes différentiellement exprimés nécessitent d’être confirmés par qPCR.
Conclusion |
Ces résultats ouvrent la perspective de nouvelles voies potentiellement impliquées dans la physiopathogénie du SSp et suggèrent l’implication des CES dans le remodelage de la matrice extracellulaire.
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Vol 88 - N° S1
P. A131 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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