Absence d’association entre la concentration du polyglutamate intra-érythrocytaire du méthotrexate et la réponse clinique au cours de la polyarthrite rhumatoïde (étude POLYGLU) - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
Le méthotrexate (MTX), traitement de 1ère intention de la polyarthrite rhumatoïde (PR) a un rôle anti-structural, anti rhumatismal et réduit la morbidité cardiovasculaire. Sa demi-vie courte ne lui permet pas d’être dosé en routine. Cependant, le méthotrexate polyglutamate (MTX-PG), formé après conversion enzymatique dans les globules rouges permet de le doser à distance d’une prise. Une fois le traitement débuté, sa concentration serait le reflet du cumul des aires sous la courbe de son dosage plasmatique et serait corrélée à son efficacité et à l’adhésion thérapeutique.
Nous avons voulu déterminer la valeur du MTX-PG intra-érythrocytaire chez des patients ayant une PR active ou en rémission sous méthotrexate injectable.
Patients et méthodes |
Cette étude transversale monocentrique a inclus des patients atteints de PR, suivis en consultation ou en hôpital de jour entre le 2 juillet 2018 et le 28 mai 2020. Ils devaient recevoir une dose stable de MTX depuis trois mois, à la posologie de 15 à 25mg par semaine en sous-cutané et être soit en rémission clinique (DAS28<2,6), soit avoir une maladie active (DAS28>3,2). Afin d’évaluer l’adhésion thérapeutique, les patients remplissaient le CQR (Compliance Questionnaire of Rheumatology). Les différents sous types de MTX-PG étaient dosés à partir d’un prélèvement sanguin de 5ml par méthode chromatographique en phase liquide associée à une spectrométrie de masse.
Résultats |
Cinquante-neuf patients atteints de PR ont été inclus dans l’analyse statistique, 34 en phase active et 25 en rémission. Les patients partageaient les principales caractéristiques d’une population de PR, semblables dans les deux groupes en dehors d’une durée de traitement par MTX plus longue chez ceux en rémission (p<0,05). Seulement 18 % adhéraient au traitement (score CQR>80), sans corrélation avec les facteurs démographiques, la proportion étant plus élevée dans le groupe en rémission (NS). Concernant le critère de jugement principal, les dosages des sous types de MTX-PG et du MTX-PGtotal étaient similaires entre les deux groupes, même après ajustement sur la dose et le poids. Le MTX-PG3 était le sous type prédominant. Aucune association entre le MTX-PG et la durée de traitement ou de la maladie n’a été identifiée. Dans le groupe actif, MTX-PG3, 4, 5 corrélait avec la dose de MTX, MTX-PG2, 3, 4 avec l’âge et MTX-PG4, 5 et total avec la créatinine. Dans le groupe en rémission, MTX-PG3 et 4 étaient influencés par la dose de MTX rapportée au poids, MTX-PG2, 3, 4, 5 et total corrélaient inversement à l’IMC alors que le MTX-PG3 corrélait positivement à l’IMC dans le groupe actif.
Conclusion |
Les concentrations de MTX-PG nous apparaissent identiques quel que soit l’activité de la maladie, le MTX-PG n’est donc pas un biomarqueur de bonne réponse dans cette étude. Certaines caractéristiques semblent influencer les MTX-PG notamment l’âge, la créatinine et l’IMC mais il est difficile d’intervenir sur ces paramètres. Il y a un enjeu à réévaluer régulièrement l’adhérence thérapeutique dans la PR pour améliorer la prise en charge.
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Vol 88 - N° S1
P. A126-A127 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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