La polyarthrite rhumatoïde (PR) est caractérisée par une athérogenèse accélérée, secondaire à une activation endothéliale (AE), une dysfonction endothéliale et une inflammation vasculaire. Ces dernières années, un regain d’intérêt pour la cryothérapie - locale ou corps entier - a émergé. Des données existent en faveur d’un effet positif de la cryothérapie locale sur la douleur et l’activité de la maladie, mais les effets vasculaires de ce type de traitement sont inconnus. L’objectif de notre étude a été de d’évaluer l’effet d’un traitement par cryothérapie locale (spray froid) sur l’AE et l’inflammation vasculaire qui en résulte.

L’AIA a été induite par injection de Mycobacterium butyricum dans l’adjuvant incomplet de Freund à la base de la queue de rats Lewis (J0). Les groupes contrôles ont reçu du sérum physiologique. Le score arthritique a été mesuré quotidiennement. L’expression relative de l’ARNm des cytokines/chimiokines (IL-6, TNF-α, CXCL-1, MIP-1α, MCP-1) et des marqueurs d’AE (ICAM-1, VCAM-1) a ιtι mesurιe ΰ diffιrents stades de la maladie dans l’aorte thoracique par qRT-PCR. Un groupe de rats AIA a ιtι traitιs par spray froid sur les pattes arriθre, deux fois par jour pendant 14jours, dθs l’apparition de l’arthrite. À la fin du traitement, les taux plasmatiques des cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α, IL-1β, IL-17A, mesurés par ELISA/Magpix Luminex), l’expression aortique relative des cytokines/chimiokines et des marqueurs d’AE ainsi que l’infiltration vasculaire leucocytaire (évaluée par cytométrie en flux) ont été mesurés.

Comparés aux contrôles, dès la phase préclinique (J4), une augmentation de l’expression relative d’ICAM-1 et de CXCL-1 est observée chez les rats AIA, à laquelle s’ajoute une augmentation de VCAM-1 à l’apparition de l’arthrite (J11). À la phase inflammatoire maximale de l’arthrite (J24), seule l’expression vasculaire de CXCL-1, TNF-α et IL-6 est augmentée, tout comme les taux circulants de l’ensemble des cytokines étudiées. À cette phase, une forte infiltration aortique par les monocytes, granulocytes et Th17 est observée chez les rats AIA comparés aux contrôles. Le traitement par cryothérapie locale, qui a réduit le score arthritique (−41 % à J24) et les taux circulants d’IL-6 et IL-17A, a aussi induit une diminution de l’expression aortique de CXCL-1, IL-6 et TNF-α, ainsi qu’une augmentation de l’expression aortique de VCAM-1 et ICAM-1. Le traitement a également réduit de manière spectaculaire l’infiltration aortique par les monocytes, granulocytes et lymphocytes T CD4+ et CD8+, producteurs ou non d’IL-17A (Th17 et Tc17).

Le modèle AIA présente une activation endothéliale aortique précoce associée à une forte infiltration leucocytaire vasculaire, comme récemment montré chez le patient PR [1Agca, et al. Rheumatology (Oxford) 2021 ;

Cliquez ici pour aller à la section Références]. Nos résultats, qui montrent que la cryothérapie locale a réduit drastiquement l’inflammation vasculaire aortique, apportent des arguments en faveur de l’usage de la cryothérapie dans un contexte de prise en charge globale de la PR.