Étude de la relation entre la nature du traitement et la réponse thérapeutique selon la forme clinique du syndrome SAHO à partir d’une cohorte multicentrique normande analysée rétrospectivement - 27/11/21

Résumé |
Introduction |
Le syndrome SAPHO (synovite, acné, pustulose palmoplantaire, hyperostose et ostéite) est une entité radio-clinique associant des atteintes articulaires, osseuses et cutanées inflammatoires. La présentation clinique de cette maladie est très hétérogène rendant le diagnostic difficile. La stratégie thérapeutique dans le syndrome SAPHO est mal définie. Le traitement de première intention reste les AINS à la demande qui s’avèrent efficaces pour traiter les poussées douloureuses mais deviennent rapidement insuffisants chez 60 % des cas au cours de l’évolution de la maladie. Les anti-TNF-a sont réservés aux formes réfractaires et leur efficacité est incertaine [1 ]. Les biphosphonates semblent avoir un intérêt potentiel [2 ]. L’objectif principal de ce travail était d’étudier la réponse à un traitement par bisphosphonate (BP) et/ou immunosuppresseurs (IS) (cDMARDs) ou biomédicaments (bDMARDs) selon la forme clinique rhumatologique de SAPHO (à prédominance osseuse versus à prédominance articulaire ou mixte).
Patients et méthodes |
Ont été inclus dans les centres de Rouen (grâce à l’entrepôt de données de santé), Caen, Le Havre, Dieppe et Lillebonne tous les patients âgés de 18 ans ou plus, atteints d’un syndrome SAPHO répondant aux critères de Benhamou dont les données cliniques, biologiques et radiologiques étaient disponibles dans les dossiers et qui ont bénéficié d’au moins un traitement IS ou BP pour leur maladie. Chaque examen d’imagerie a été relu en aveugle des traitements par un radiologue ayant une expertise en ostéo-articulaire. Les patients étaient classés en 2 groupes (osseux versus articulaire/mixte) selon les données d’imagerie et l’histoire clinique. La réponse au traitement était considérée positive si les symptômes étaient améliorés d’au moins 50 % (cut-off retenu dans la littérature). Un test du Chi2 a été utilisé pour les variables qualitatives, et un test de Kruskal-Wallis pour les variables quantitatives à l’aide du logiciel SPSS.
Résultats |
Un total de 34 patients atteints de SAPHO et ayant bénéficié d’un traitement IS ou BP ont été inclus et répartis de la façon suivante : 13 dans le groupe osseux et 21 dans le groupe articulaire ou mixte. Les 2 groupes étaient comparables sur les données démographiques, la durée de suivi, l’âge d’entrée dans la maladie, l’existence d’une atteinte dermatologique ou d’une MICI associée, l’exposition au tabac, la durée d’exposition à un anti-inflammatoire préalable ou à un antibiotique. Seule l’atteinte thoracique antérieure était plus fréquemment notée dans le groupe osseux (p=0,042). L’attitude thérapeutique des prescripteurs différait significativement entre les 2 groupes (p=0,043) avec une prescription plus importante de BP en première ligne dans le groupe osseux (5/13 patients) et un IS dans le groupe articulaire/mixte (19/21). Concernant l’efficacité des traitements, 10/13 patients ont bénéficié d’un traitement efficace sans échappement au cours de leur suivi dans le groupe osseux, ce qui n’était pas significativement différent du groupe articulaire ou mixte (17/21). Les BP ont permis d’obtenir une efficacité sans échappement dans un nombre de cas significativement plus élevé dans le groupe osseux alors qu’il s’agissait des IS dans le groupe articulaire ou mixte (p=0,002). Le groupe osseux a eu recours à un nombre de lignes de traitements spécifiques (IS ou BP) significativement plus faible que dans le groupe articulaire/mixte. (1 ligne spécifique vs au moins 2) (p=0,046).
Conclusion |
LLes BP semblent plus efficaces dans le SAPHO avec atteinte osseuse prédominante. Celle-ci semble plus facile à traiter comparativement aux formes articulaires ou mixtes de SAPHO.
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Vol 88 - N° S1
P. A113-A114 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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