Facteurs prédictifs de réponse aux anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde : analyse poolée de données individuelles des patients d’essais contrôlés randomisés - 27/11/21
Résumé |
Introduction |
La réponse aux anti-TNF dans la polyarthrite rhumatoïde est hétérogène. L’objectif de cette étude était d’identifier des sous-groupes de patients répondant davantage aux anti-TNF.
Matériels et méthodes |
Les données individuelles patients de 29 essais contrôlés randomisés (ECR) évaluant l’efficacité d’un anti-TNF par rapport à un placebo ou à un traitement de fond conventionnel ont été obtenues. La réponse au traitement a été étudiée dans les sous-groupes d’intérêt suivants : statut tabagique, activité physique, genre, âge, IMC, profil d’autoanticorps, durée d’évolution, forte activité initiale de la maladie. Le critère de jugement principal de réponse choisi était la différence moyenne du ΔDAS28(CRP) entre 3 et 6 mois après le début du traitement (DAS28(CRP) final). Les critères secondaires étaient la différence moyenne de DAS28(CRP) et l’Odds ratio de la réponse EULAR. Les données agrégées de ces ECR ont été poolées par la méthode de Mantel-Haenszel en utilisant des modèles à effets aléatoires. Une métarégression linéaire a aussi été réalisée séparément sur deux plateformes de partage données.
Résultats |
Les données individuelles de 11617 patients de 29 ECR ont été analysées. Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative de réponse entre sous-groupe concernant la différence moyenne de ΔDAS28(CRP), la différence moyenne de DAS28(CRP) finaux et l’Odds ratio de bonne réponse EULAR. La probabilité de non-réponse était significativement plus importante chez les patients obèses (OR 0,52 contre 0,36 pour les non-obèses ; p=0,01). Dans un modèle de régression multivarié effectué sur 7457 patients, les patients traités par anti-TNF avaient un DAS28(CRP) final diminué de 0,02 pour chaque année d’évolution de la maladie (p<0,001) et un DAS28(CRP) final diminué de 0,21 pour les patients ayant un DAS28(CRP) initial>=5,1 (p=0,05).
Discussion |
D’après l’analyse poolée sur données agrégées, la seule caractéristique associée à une différence de réponse entre sous-groupes était l’obésité, qui augmentait la probabilité de non-réponse EULAR. L’une des hypothèses serait d’ordre pharmacocinétique, avec une diminution de la concentration des anti-TNF chez les patients obèses lié à un volume de distribution plus important. Le rôle des adipokines est également avancé. D’après la méta-régression sur données individuelles, il semble exister une interaction entre longue durée de la maladie, et meilleure réponse aux anti-TNF. Ce résultat nouveau, non décrit dans la littérature, mérite d’être confirmé par d’autres études.
Conclusion |
Dans la polyarthrite rhumatoïde, l’obésité augmente la probabilité de non réponse aux anti-TNF, soulignant la nécessité de prendre en charge ce facteur. Les patients ayant une longue durée de la maladie seraient par ailleurs susceptible de mieux répondre aux anti-TNF que les patients ayant une durée d’évolution récente.
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Vol 88 - N° S1
P. A112-A113 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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