Notre expérience dans le traitement de l’hémangiome infantile palpébral par propranolol - 24/11/21
Résumé |
Introduction |
L’hémangiome infantile palpébral (HIP) est une tumeur vasculaire de l’enfant posant un préjudice esthétique mais surtout fonctionnel pouvant menacer la vision. Un traitement rapide et efficace doit alors être instauré. L’étude de la réponse de l’HIP au propranolol (P) a fait l’objet de plusieurs études. Nous rapportons notre expérience.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective sur 10 ans (2011–mai 2021) colligeant les cas d’HIP ayant consulté au service de dermatologie du CHU Hédi Chaker de Sfax.
Résultats |
Vingt-sept enfants (21 filles et 6 garçons) présentant un HIP ont été colligés. Aucun antécédent notable n’était décelé. L’âge moyen de constatation de la maladie 8,8jours était de (0–2 mois). Les lésions siégeaient : paupière supérieure (55,55 %), inférieure (25,92 %), angle externe (18,51 %) et/ou angle interne de l’œil (37 %). La taille moyenne était de 2,8cm(1,5–5cm). L’HIP était tubéreux (13 cas), sous cutané (4 cas) ou mixte (10 cas). Une ulcération était présente dans 11,1 % des patients. Quatorze enfants avaient d’autres localisation d’hémangiome. Une limitation de l’ouverture palpébrale était observée chez 9 patients. L’âge moyen de début de traitement était de 3,4 mois (1–10 mois) avec 96,2 % avant l’âge de 6 mois. Un examen cardiaque complet préalable était réalisé dans tous les cas. Le P était instauré à la dose de 1mg/kg/jour pendant une semaine puis 2mg/kg/jour avec une durée moyenne de 9,2 mois (3-18 mois). Une hospitalisation pour surveillance était faite pour 15 enfants. La tolérance au traitement était bonne hormis 4 patients (3 cas de troubles du sommeil et 1 cas de bronchospasme). Une récidive à l’arrêt était notée chez 2 enfants. Une amélioration était notée chez 16 patients. La réponse était variable selon le type et la localisation. Pour la forme, le taux de régression était comme suit : tubéreux (30,7 %), sous cutané (100 %) et mixte (70 %). Selon le siège de la lésion, le pourcentage de réponse était de : paupière supérieure (56,25 %), paupière inférieure (22,2 %), angle interne (80 %) et externe de l’œil (33,3 %). L’ouverture de l’œil devenait également possible quelques jours après instauration de P dans tous les cas.
Discussion |
Le P reste la première alternative thérapeutique des HIP avec une tolérance relativement bonne chez les enfants comme l’a montré notre étude. En effet, il a permis une réduction globale et rapide du volume de l’HIP (55,55 %) et une l’amélioration de l’ouverture palpébrale. Cette évolution rapidement favorable est observée dès le 1er mois. La bonne réponse chez nos patients est aussi expliquée par le début précoce du P avant l’âge de 6 mois. Il doit être prolongé en moyenne pendant 9 mois afin d’éviter les récidives en couvrant la phase de prolifération tardive de l’HIP. Conformément aux données de la littérature, notre série conclut que le type tubéreux répond moins au P. De plus, la localisation au niveau de la paupière inférieure ou de l’angle externe de l’œil est un facteur de mauvaise réponse pour nos malades.
Conclusion |
Le P est une thérapeutique prometteuse pour les HIP surtout de type sous cutané ou mixte.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 42 - N° S2
P. A415-A416 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?