Utilisation des biothérapies au cours des vascularites urticariennes - 24/11/21

Résumé |
Introduction |
Les vascularites urticariennes (VU) sont des maladies caractérisées par des lésions urticariennes atypiques caractérisées par une vascularite leucocytoclasique, parfois associées à des symptômes extra-cutanés [1 ]. Le traitement fait appel de manière croissante à la colchicine, l’hydroxychloroquine ou la disulone, à la corticothérapie puis aux immunosuppresseurs conventionnels. Dans les formes réfractaires ou cortico-dépendantes, l’utilisation des biothérapies a été décrite comme potentiellement efficace [2 ]. L’objectif de cette étude est de décrire les patients avec VU traités par biothérapies, ainsi que leur efficacité et leur tolérance.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude multicentrique européenne rétrospective incluant les patients atteints de VU, hypocomplémentémique ou non, et ayant reçu une ou plusieurs lignes de biothérapies par anti-CD20, anti-IgE et/ou anti-IL-1. Nous avons comparé les caractéristiques cliniques, biologiques et l’efficacité du traitement. La réponse complète était définie par la disparition des symptômes cutanés et extra-cutanés, et la réponse partielle par une amélioration de symptômes cutanés et extra-cutanés sans disparition complète, mais jugée satisfaisante et n’indiquant pas de changement de thérapeutique. Une absence de réponse ou échec était définie par une réponse cutanée et/ou extra-cutanée jugée insuffisante et nécessitant un changement de thérapeutique.
Résultats |
Trente-huit patients (58 % de femmes, âge moyen au diagnostic 46 ans) ont été inclus, dont 23 (61 %) patients avec VU hypocomplémentémiques. Au diagnostic les signes cutanés étaient associés à des symptômes articulaires dans 30 cas (79 %), des signes généraux dans 20 (53 %), des signes ophtalmologiques dans 10 (26 %), et des signes rénaux et pulmonaires dans 5 et 5 cas, respectivement.
Après un suivi médian de 2 ans (IQR 1–5), 47 lignes de biothérapies ont été utilisées, avec suivi médian sous biothérapie de 25 mois (IQR 11–43). Ces biothérapies étaient : un anti-CD20 dans 23 cas, un anti-IL-1 dans 14 et un anti-IgE dans 10. Les biothérapies étaient utilisées en moyenne après 4 lignes de traitements conventionnels, et dans 60 % en association à d’autres traitements. Une corticothérapie était associée dans 35 cas (75 %), à une dose médiane de 17,5mg/j (IQR 10–40).
Une réponse cutanée complète était obtenue dans 20 cas (43 %), une réponse cutanée partielle dans 15 (32 %), et un échec était noté dans 12 cas (25 %). La réponse extra-cutanée était similaire à la réponse cutanée dans 85 % des cas. On notait un sevrage des corticoïdes dans 34 % des cas et une diminution de la corticothérapie en dessous de 10mg/j dans 32 % des cas. Six patients (16 %) ont présenté des effets secondaires graves (5 sous anti-CD20, 1 sous anti-IL-1), principalement infectieux.
On observait une part plus importante de formes hypocomplémentémiques parmi les patients traités par anti-CD20 que dans les autres groupes, et tous les patients avec une atteinte rénale étaient traités par anti-CD20. Il n’existait pas de différence significative entre les biothérapies concernant la réponse et la tolérance du traitement. Néanmoins, on notait un seul cas (7 %) sans réponse cutanée aux anti-IL-1, comparativement à 7 (30 %) avec les anti-CD20 et 4 (40 %) avec les anti-IgE.
Conclusion |
Les biothérapies représentent une option thérapeutique au cours des VU réfractaires aux traitements conventionnels. Des études complémentaires prospectives seraient intéressantes pour mieux différencier les profils de réponse et de tolérance à mettre en balance avec les modalités d’administration et le coût de ces traitements.
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Vol 42 - N° S2
P. A407-A408 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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