Particularités cliniques et paracliniques de l’anémie mégaloblastique chez le sujet âgé - 24/11/21

Résumé |
Introduction |
Les anémies mégaloblastiques sont souvent méconnues chez les personnes âgées en raison de leurs manifestations frustes et souvent négligées. La crainte reste la survenue de troubles neurologiques avec un risque de chute ou de perte de l’autonomie.
Le but de notre étude était d’analyser les caractéristiques cliniques et paracliniques de l’anémie mégaloblastique chez les sujets âgés.
Patients et méthodes |
Nous avons mené une étude rétrospective et descriptive incluant les patients âgés de 65 ans et plus présentant une anémie mégaloblastique confirmée par myélogramme et qui ont été hospitalisés durant la période allant de 2000 à 2020.
Résultats |
Nous avons colligé 25 patients, 13 hommes et 12 femmes, ayant une moyenne d’âge de 72 ans (65–84). Au moins une pathologie médicale était notée dans 68 % des cas. Le syndrome anémique était présent dans 92 % et constituait la principale circonstance de découverte de l’anémie mégaloblastique, associé à une altération de l’état général (9 cas), un amaigrissement (9 cas), une anorexie (un cas), une chute (3 cas) et à une perte de l’autonomie (un cas). Des signes neurologiques étaient notés chez 12 patients (48 %) à type de paresthésies des extrémités (5 cas) et des troubles de la marche, nécessitant le recours à une tierce personne (4 cas). À l’examen, un syndrome pyramidal et un syndrome cordonal postérieur étaient objectivés dans 16 % et 28 % respectivement. Des signes de mauvaise tolérance du syndrome anémique étaient retrouvés dans 7 cas : des signes électriques (6 cas), une insuffisance cardiaque (2 cas) et une confusion mentale sans autres causes (2 cas).
Sur le plan biologique, les taux moyens de l’hémoglobine et du VGM étaient de 6g/dL (3,4–11,1) et 118±10fl (97,7–134) respectivement. L’anémie était arégénérative chez 21 patients. Une leucopénie et une thrombopénie étaient retrouvées chez 12 et 17 patients respectivement. Une cytolyse hépatique a été notée dans 11 cas. Un myélogramme était réalisé chez tous les patients objectivant une mégaloblastose franche dans 18 cas et modérée dans 7. Une FOGD a été réalisée chez 13 patients objectivant une gastrite atrophique dans 10 cas. Cette anémie était associée à un syndrome infectieux (8 cas), une hypothyroïdie (2 cas), une carence martiale (8 cas), une thrombose veineuse profonde des membres inférieurs (2 cas) et à une hyperhomocystéinémie (2 cas).
Discussion |
La prévalence de l’anémie mégaloblastique est de 30 à 40 % [1 ]. La symptomatologie de cette anémie est principalement d’emprunt [2 ]. Elle peut être le facteur décompensant d’une pathologie cardiovasculaire, neurovasculaire ou neurodégénérative.
Conclusion |
Les anémies mégaloblastiques du sujet âgé présentent une pathologie sévère en raison du terrain fragile du sujet âgé qui est à haut risque de chute et de décompensation cardiaque.
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Vol 42 - N° S2
P. A368-A369 - décembre 2021 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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